L'opposition syrienne réclame "des actes, pas des paroles" aux pays soutenant la rébellion

Le groupe jihadiste EI isole la ville de Palmyre et inflige un revers à l’armée d’Assad


Vendredi 13 Mai 2016

Le coordonnateur de l'opposition syrienne Riad Hijab a réclamé "des actes, pas des paroles" aux pays soutenant la rébellion, demandant des armes antiaériennes pour contrer les bombardements, et des mesures contre le régime de Damas qui bénéficie, selon lui, d'un "feu vert pour poursuivre ses exactions".
"Ce que nous voulons, ce sont des mesures pratiques et efficaces sur le terrain. Nous n'avons pas besoin de communiqués ou de belles paroles dans les médias, car cela ne donne pas de résultats", a déclaré M. Hijab dans un entretien à l'AFP mercredi.
Hijab, qui a assisté lundi à Paris à une réunion des soutiens de l'opposition (une dizaine de pays arabes, européens et les Etats-Unis), a déploré l'absence de mesures concrètes à l'encontre du régime de Damas, responsable selon lui de "plus de 2.300 violations de la trêve" depuis son entrée en vigueur le 27 février.
La cessation des hostilités en Syrie, instaurée sous l'impulsion de Moscou et de Washington le 27 février, a volé en éclats fin avril notamment à Alep, la grande ville stratégique du nord du pays, partagée entre secteurs gouvernemental et rebelle, où quelque 300 personnes ont été tuées.
Une nouvelle trêve précaire a été instaurée la semaine dernière, et la Russie et les Etats-Unis, qui pilotent le dossier syrien, se sont engagés lundi à "redoubler d'efforts" pour la maintenir et l'étendre à tout le pays.
Damas justifie ses raids aériens par la lutte contre les "groupes terroristes", le Front al-Nosra (branche syrienne d'Al-Qaïda) ou l'organisation Etat islamique, exclus de la trêve.
Trois sessions de pourparlers inter-syriens indirects ont eu lieu depuis le début de l'année dans la ville suisse, sans progrès. Le dernier round en avril a été suspendu avec la reprise des hostilités à Alep.
Les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) ont infligé un revers à l'armée syrienne en isolant Palmyre, moins d'une semaine après les célébrations par le régime et son allié russe de la reprise de la ville antique.
Dans la ville d'Alep, dans le nord de la Syrie en guerre depuis cinq ans, le calme est revenu mercredi après une nuit de bombardements, alors que la fragile trêve temporaire devait expirer à minuit, si elle n'était pas de nouveau prolongée.
Après avoir perdu Palmyre (centre) le 27 mars, l'EI est parvenu mardi "à couper la route entre Homs et Palmyre près de l'aéroport militaire de Tiyas après une attaque lancée à partir de l'est de Homs", selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Les villes de Homs et Palmyre, cité antique inscrite par l'Unesco au patrimoine mondial de l'humanité, sont contrôlées par le régime de Bachar al-Assad.
La coupure de cette route représente l'attaque la plus importante de l'EI depuis la reconquête de Palmyre par le régime avec l'appui de l'aviation russe, a déclaré le directeur de l'Observatoire, Rami Abdel Rahmane, faisant état de "violents combats" entre régime et EI.
Le groupe jihadiste "encercle Palmyre de tous les côtés sauf au sud-ouest", selon lui. Ses combattants sont positionnés à 40 km à l'ouest de la ville, à 25 km à l'est, à 10 km au nord et à 12 km au sud.
La route coupée est une "route principale" mais pas la seule entre Homs et Palmyre, a-t-il précisé.
La guerre est devenue extrêmement mouvante dans le désert syrien où l'EI mène une tactique de harcèlement contre l'armée en attaquant ses points faibles puis en se retirant lorsque le régime contre-attaque, pour lui infliger des pertes ailleurs.
Toujours dans la même région, l'aviation du régime a bombardé les positions de l'EI autour du champ gazier de Chaer, au nord-ouest de Palmyre, capturé la semaine dernière par les jihadiste, selon une source militaire.
Dans l'est du pays, sept civils dont un enfant ont été tués et des dizaines blessés dans des raids aériens du régime contre la localité de Shouhail, dans l'est de la province de Deir Ezzor contrôlée en majorité par l'EI, selon l'OSDH. Les raids ont visé notamment un établissement de santé, précisé l'ONG.


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