Deux semaines après le début de l'opération pour reprendre Mossoul, les unités d'élite irakiennes du contre-terrorisme (CTS) ont continué à avancer dans la banlieue de Mossoul, la deuxième ville d'Irak, dans le nord du pays.
"Sur notre front, nous sommes désormais à cinq ou six kilomètres de Mossoul", a déclaré à l'AFP le général Abdelghani al-Assadi, le commandant du CTS. "Nous devons maintenant nous coordonner avec les forces des autres fronts pour lancer" un assaut "coordonné" sur Mossoul, a-t-il ajouté depuis la ville de Bartala.
Au nord-est, les peshmergas kurdes sont également proches de Mossoul, mais sur le front sud les forces fédérales ont encore du chemin à parcourir avant d'atteindre sa banlieue.
"Tous les axes ont fait les progrès que nous attendions à ce stade de l'opération, certains sont même en avance sur le calendrier", a déclaré Brett McGurk, l'émissaire américain auprès de la coalition.
Parallèlement, la situation devrait évoluer à l'ouest de Mossoul, un front jusqu'à présent calme. Les unités paramilitaires chiites de la mobilisation populaire (Hachd al-Chaabi) ont reçu l'ordre de couper l'accès entre Mossoul et la Syrie.
"Notre mission est d'empêcher la fuite (de l'EI) vers la Syrie et d'isoler totalement Mossoul de la Syrie", a expliqué à l'AFP un porte-parole, Jawad al-Tulaibawi. "Nous nous attendons à une bataille violente et difficile".
La participation du Hachd al-Chaabi à l'offensive est source de tensions. Les dirigeants irakiens kurdes et arabes sunnites s'y opposent, tout comme Ankara, qui a déployé des soldats à l'est de Mossoul malgré les demandes répétées de Bagdad pour le retrait des troupes turques.
La Turquie, de plus en plus impliquée dans le conflit irakien, a par ailleurs averti qu'elle pourrait lancer une opération terrestre dans le nord de l'Irak pour éliminer toute "menace" contre ses intérêts.
L'ONU a indiqué avoir reçu des informations "préliminaires" selon lesquelles l'EI aurait exécuté des dizaines de personnes, dont 50 policiers, depuis le lancement de l'offensive sur Mossoul. "Nous craignons beaucoup qu'il ne s'agisse pas des dernières informations sur de tels actes barbares commis par l'EI", a déclaré le porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, Rupert Colville.
Par ailleurs, le gouvernement irakien a enregistré mardi le plus grand nombre de personnes déplacées sur une journée depuis le début de l'offensive pour reprendre Mossoul au groupe Etat islamique (EI), avec plus de 3.300 prises en charge.
"Plus de 3.300 déplacés ont été reçus et transportés" mardi vers des camps, a indiqué mercredi dans un communiqué Jassem Mohammed al-Jaff, ministre des Migrations et des Déplacés.
Cette "vague est la plus importante depuis le début de l'opération militaire pour libérer la province de Ninive", dont Mossoul est le chef-lieu, selon lui.
La majorité des déplacés enregistrés mardi est originaire de cette province mais une petite partie d'entre eux vient de celles de Kirkouk, au sud-est de Mossoul, et Salaheddine, au sud.
La bataille pour Mossoul, qui est dans sa deuxième semaine, a engendré des craintes d'une crise humanitaire majeure, les Nations unies prévenant que près d'un million de personnes pourraient être déplacées.