"Tous les objectifs ont été atteints jusqu'à présent", a déclaré sur Twitter Brett McGurk, l'émissaire du président américain Barack Obama auprès de la coalition internationale antijihadistes qui intervient en soutien aux forces irakiennes.
Alors que la vaste et complexe opération lancée pour reprendre Mossoul est entrée dans sa deuxième semaine, les ministres de la Défense de la coalition internationale devaient se réunir hier à Paris pour faire le point sur cette offensive et examiner les divers scénarios envisageables pendant et après la reprise de la ville.
Sur le terrain, les dizaines de milliers d'hommes mobilisés convergent à partir de différents fronts vers le fief de l'EI, où son chef Abou Bakr al-Baghdadi avait proclamé l'instauration d'un "califat" en juin 2014.
En soutien à ces forces, la coalition internationale a mené "plus de frappes" aériennes depuis le lancement de l'opération sur Mossoul "que durant n'importe quelle semaine depuis le début de la guerre contre l'EI" en 2014, a déclaré M. McGurk.
En première ligne sur le front, les combattants kurdes (peshmergas) étaient positionnés dans la ville de Bachiqa, à environ 25 km de Mossoul.
Au sud-est de Mossoul, des forces d'élite fédérales se battaient pour reconquérir la ville chrétienne de Qaraqosh. Dans la cité, elles ont essuyé des tirs de jihadistes pour le troisième jour consécutif, selon un correspondant de l'AFP.
"Nous nous attendons à ce que la résistance augmente au fur et à mesure que l'on s'approche" de Mossoul, a prévenu un officier de l'état-major américain à Bagdad.
L'EI tente parallèlement de détourner les forces irakiennes de Mossoul.
Son attaque surprise lancée vendredi à Kirkouk, à 170 kilomètres au sud-est de Mossoul, a été mise en échec et "la vie est retournée à la normale", a indiqué lundi le gouverneur de la province, Najmeddin Karin. Selon lui, 74 jihadistes ont été tués ainsi que 46 personnes, principalement des forces de sécurité.
La progression de ces derniers jours a donné un avant-goût des défenses préparées par l'EI: talus, tranchées remplies de pétrole, véhicules bourrés d'explosifs ou tunnels permettant aux jihadistes de revenir dans des positions que les forces irakiennes croyaient abandonnées pour prendre ces dernières à revers.
Par ailleurs, le groupe Etat islamique s'est emparé de près de la moitié de Routba, une ville isolée en plein désert dans l'ouest de l'Irak, sur la route qui va de la Syrie à la Jordanie, a-t-on appris mardi de sources sécuritaires.
Les djihadistes ont attaqué cette ville dimanche pour tenter d'alléger la pression sur Mossoul, leur bastion dans le nord du pays que tentent de reprendre les forces irakiennes et kurdes avec le soutien de la coalition formée par les Etats-Unis.
L'EI a gagné du terrain à la faveur de combats dans la nuit de lundi à mardi, ont dit les sources, tandis que l'armée et les milices tribales sunnites pro-gouvernementales tiennent encore l'autre moitié de la ville, à l'entrée de l'autoroute qui mène à Bagdad, à 360 km plus à l'Est.
L'armée a envoyé des renforts pour chasser les djihadistes, ont ajouté les sources.