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sont deux irréductibles passionnés de l’oeuvre d’Uderzo, Philippe Cauvin et Alain Duchêne, qui ont accompli ce colossal travail de recherche et de restauration des planches et illustrations originales pour cet “Uderzo, l’Intégrale 1941-1951” (éditions Hors Collection), à paraître le 11 octobre. Le dessinateur préface le livre et leur a ouvert ses archives. “Pour nous, Albert Uderzo est le plus grand dessinateur au monde. Son style, alliant réalisme et humour, n’a jamais été égalé”, s’enthousiasme Alain Duchêne.
Né le 25 avril 1927 dans le nord-est de la France, le petit “Bébert” commence à dessiner dès 3 ans. Un génie précoce. Un daltonien aussi, qui rencontrera quelques petits problèmes quand il peindra “plusieurs fois des chevaux verts”, se souvient-il. “J’étais aussi né avec six doigts à chaque main...”. Etrangeté corrigée par une opération quand il était nourrisson. C’est son frère aîné, Bruno, conscient de son talent, qui l’introduit au sein de la Société parisienne d’édition (Bibi Fricotin, Les Pieds Nickelés, Fillette...). “C’est là que j’ai fait mes premières armes”, raconte Uderzo. “J’étais alors très influencé par la BD américaine”. Sa première publication date de 1941, dans un supplément de Junior. Il a 14 ans. Pendant la guerre, il rejoint en Bretagne Bruno, qui s’y cachait pour échapper au STO (service du travail obligatoire). “Quand nous avons eu l’idée de notre Gaulois avec René Goscinny, il m’a laissé choisir le cadre. Ce devait être au bord de la mer. Je ne connaissais la mer qu’en Bretagne. C’est comme ça que le village d’Astérix s’est retrouvé en Armorique !”, explique Uderzo. Mais avant Astérix, Uderzo a produit des centaines et des centaines de dessins. “A l’époque je travaillais comme un forçat, de 05h00 à minuit, tous les jours. C’était pour la presse et c’était très mal rémunéré”. Grâce à cette intégrale, qui devrait comprendre quatre autres tomes (le prochain sur les années 1951-1953), “j’ai redécouvert des choses complètement oubliées”, avoue Uderzo.
“On a voulu montrer qu’Astérix n’était pas arrivé par hasard. Uderzo était alors au top du dessin humoristique”, expliquent les auteurs.
Les lecteurs découvriront dans ce premier tome ses dessins d’enfance, ses premières séries pour la jeunesse: “Flamberge gentilhomme gascon”, “Clopinard le dernier des grognards”, qui avale de la poudre à canon en guise de potion magique (déjà!), ou encore “Les aventures de Clodo et son oie”, sa série “Capitaine Marvel Junior”... Sont également rassemblés ses dessins de presse pour France Dimanche et France Soir.
Une exposition Uderzo se tient en parallèle jusqu’au 28 octobre à la galerie Oblique, à Paris. Le duo Goscinny et Uderzo a inventé Astérix en août 1959. Il s’est vendu depuis dans le monde à plus de 325 millions d’albums. Uderzo a aujourd’hui posé ses pinceaux, mais un nouvel album d’Astérix se prépare sous son œil attentif.