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L’innocence, l’amour et la vie conçus en partageLe nouveau-né de Rémon FarachéMardi 14 Janvier 2014
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“L’enfant partagé” est une histoire humaine. Profondément humaine à tel point qu’elle bouscule beaucoup de non-dits sur les traditions ancrées dans les esprits et les sociétés. L’histoire se déroule à El Jadida (Mazagan), cité marocaine et ville natale de l’auteur qui y a vu le jour en 1937. Pendant deux siècles, en ce lieu bercé par les vagues de l’océan Atlantique, se sont côtoyés Musulmans, Juifs et Chrétiens. L’histoire a pour cadre un des quartiers de cette cité. Dans une rue du centre-ville, deux familles voisines de palier, l’une musulmane et l’autre juive, vivaient en harmonie. Les hommes se connaissaient et les femmes étaient presque inséparables. Comme il arrive trop souvent, deux enfants des deux familles sont un jour victimes d’un malheureux accident qui coûta la vie au petit David. La famille juive accepte de faire don du cœur de son fils pour sauver la vie de la petite Meryem, enfant de la famille musulmane. La transplantation réussit et la vie reprend son cours normal. En grandissant, Meryem tombe amoureuse du frère de David et va cacher sa grossesse à Casablanca. Quand naît le bébé, chacun s‘aperçoit qu’il ressemble, trait pour trait, au défunt David. Les choses se compliquent quand Albert, le père de David, psychiquement malmené par les événements, verse dans une semi-démence. L’intervention judicieuse du commissaire Moussa parvient à ramener l’ordre et la paix pour tout le monde. L’histoire se termine à la maternité par la douce image de la mère tenant tendrement son bébé dans les bras. Disons d’emblée que l’histoire est écrite sur un ton optimiste. Peut-être même féerique. De toute évidence, les difficultés sont ici rapidement surmontées. Les clivages religieux, familiaux et sociétaux sont balayés tout simplement. Les désaccords entre personnes, de croyances et de mentalités différentes, n’ont plus lieu d’être. L’auteur conduit sa narration de main de fer et dicte à chacun de ses personnages la conduite qu’il veut lui faire suivre et l’attitude qu’il tient à lui faire adopter. Déjà, avec son premier roman, “Villa Argane”, Rémon Faraché s’est fait connaître par son penchant pour les thèmes à dimension humaine. Il récidiva, en 2012, avec “La Sanglière”, son deuxième roman, où il dévoile son amour pour la nature et les bêtes. Avec “L’enfant partagé”, l’auteur nous montre, une nouvelle fois, sa prédilection pour les trames toujours humainement riches. La deuxième partie de l’ouvrage est consacrée à un choix de textes poétiques qui révèlent l’attachement profond de l’auteur à sa ville natale. Très heureux mélange de nostalgie et d’amour.
Par Mustapha Jmahri
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