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Dans ce pays de Méditerranée qui connaît une période de calme après plusieurs années d'instabilité politique, les ventes ont augmenté de 41% au premier trimestre 2010 par rapport à la même époque de l'an dernier, atteignant un record de 2,1 milliards de dollars, selon la Direction de l'immobilier.
Les taux d'intérêt des prêts immobiliers se situent entre 4 et 6%.
Une grande partie de la demande au Liban, pays de tradition libérale, émane d'acheteurs venus des monarchies arabes pétrolières du Golfe à la recherche de logements de vacances, mais aussi de Libanais expatriés.
La diaspora libanaise est au moins deux fois plus nombreuse que la population du pays qui compte 4 millions d'habitants, et leurs transferts -- 6 à 7 milliards de dollars annuels -- constituent une bouée de sauvetage pour l'économie locale.
"La population et l'émigration ont tous deux connu une nette augmentation", souligne Marwan Hamadeh de la société immobilière Sogetim, à Beyrouth.
"Ceux qui partent sont généralement les diplômés. Ils touchaient ici 3.000 dollars et à l'étranger ils touchent au moins le double", dit-il à l'AFP.
"Ils sont toujours libanais, ils sont attachés à leurs racines ici et sont en partie responsables des prix du marché".
Mais pour les Libanais restés au pays, trouver un logement abordable est quasi impossible.
"J'aimerai être propriétaire mais je ne le suis pas", déplore Rami Babik, analyste financier à Beyrouth. "Je cherche depuis un bon moment, mais c'est trop cher même hors de Beyrouth", explique-t-il à l'AFP. "Les prix sont ridicules".
Les prix dans les quartiers de la capitale les plus chers comme Ras Beyrouth, Achrafiyeh et le centre-ville, varient entre 3.000 dollars et 15.000 dollars le m2. Un appartement de 150 m2 peut coûter plus d'un million de dollars alors que la demande est largement supérieure à l'offre.
"Il y a de petits appartements à vendre dans Beyrouth", ajoute M. Hamadeh.
"Mais ils se vendent maintenant le double du prix moyen du m2 voire plus".
A Gemmayzeh, un des rares quartiers de la capitale à avoir préservé son patrimoine architectural, un petit appartement peut coûter un demi-million de dollars alors que les promoteurs luttent pour trouver de l'espace dans la ville surpeuplée de 18 km2.
Alors que le gouvernement n'est pas en mesure de contrôler les prix de l'immobilier, des experts ainsi que le gouverneur de la Banque centrale, Riad Salameh, font valoir que l'augmentation des prix n'est pas artificielle.
"La croissance de l'immobilier au Liban est naturelle et normale et ce secteur ne va pas s'effondrer", assurait récemment M. Salameh lors d'une conférence.
Un avis partagé par M. Hamadeh selon qui "il n'y aura pas d'effondrement parce que personne n'emprunte pour construire, donc il n'y a pas de risque de faillite".
Il souligne que "les ventes ont plus que doublé ces quatre dernières années", après la guerre de l'été 2006 entre le Hezbollah et Israël qui a dévasté une bonne partie de l'infrastructure du Liban.
Mais parmi les Libanais expatriés certains hésitent à investir dans le pays de crainte d'un nouveau conflit.
"Nous ne retournerons jamais vivre au Liban pour de bon", explique Hiba Sahyouni, installée avec son mari à Vancouver (Canada). "De nombreux facteurs nous empêchent de rentrer ou d'acheter au Liban", dit-elle.