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Selon le journal allemand Welt am Sonntag, cette rencontre a eu comme ordre du jour l’élaboration d’une nouvelle stratégie régionale, notamment pour lutter contre le gouvernement tunisien et discuter de l’afflux de djihadistes étrangers en Syrie.
Le responsable de l’organisation tunisienne Ansar Al-Charia, Abou Iyad, y est venu demander de l’aide aux autres groupes salafistes, dans l’hypothèse où le conflit avec le gouvernement tunisien dégénérerait. Il aurait également demandé à ses alter ego de « ne plus recruter de Tunisiens pour la Syrie, car il avait un besoin urgent de combattants auprès de lui », écrit le journal allemand.
Une requête qui aurait été mal accueillie par les représentants du Front Al-Nosra, un groupe djihadiste armé affilié à Al-Qaïda, deuxième plus important groupe rebelle après l’Armée syrienne libre (ASL). Pour eux, « l’afflux de combattants étrangers en Syrie» est capital, poursuit l’article.
Toutefois, un compromis aurait été trouvé. Il consiste à autoriser les djihadistes tunisiens à rentrer combattre chez eux. En contrepartie, le Front Al-Nosra aurait obtenu des garanties d’avoir sous son propre commandement tous les autres combattants qui iront en Syrie et non pas sous celui de son concurrent direct l’Etat islamique en Irak et au Levant, un autre groupe lié à Al-Qaïda.
Faut-il s’alarmer de cette coordination transfrontalière entre les djihadistes ? Pour certains spécialistes, l’Afrique du Nord n’est pas sur le point de devenir un « nouvel Afghanistan », où « les vastes étendues montagneuses et désertiques, peu soumises au contrôle du gouvernement, pourraient devenir un arrière-pays terroriste similaire à l’Afghanistan qui pourrait facilement frapper l’Europe ». Un analyste a fait même remarquer que «les théories avançant un vaste processus d'unification en un seul mouvement salafiste centralisé demeurent infondées et peu convaincantes».
Pourtant, même s’ils estiment que l’Afrique du Nord n’est pas véritablement une base de préparation d'attaques contre d’autres régions, ils pensent que la coordination transnationale complique, par sa nature même, la capacité à comprendre et à anticiper la menace terroriste.
Pour eux, le développement des relations entre les réseaux djihadistes rend encore plus difficile de prédire quelles parties œuvrent conjointement et où elles ont l'intention de frapper. Pour Lianne Kennedy-Boudali, spécialiste de la sécurité en Afrique du Nord, s’il existe un chevauchement de membres entre ces réseaux, la compatibilité idéologique devient la norme. Ce qui complique considérablement l’analyse et la planification de la lutte contre le terrorisme, car les analystes ont de plus en plus de difficultés à déchiffrer une motivation individuelle ou collective une fois réduite l’orientation nationaliste des groupes combattants.
Aujourd’hui, les groupes terroristes nord-africains s’interpénètrent au point de perdre leur orientation nationale. Un chevauchement qui rend beaucoup plus difficile toute stratégie de prévention des attaques, concluent les experts.