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Blatter, contraint en juin dernier, sous la pression, d'annoncer son départ prochain, avait pour dernière ambition de présider le congrès extraordinaire électif à Zurich.
Il est reproché à Platini d'avoir reçu en 2011 un paiement suspect de 1,8 M EUR de Blatter pour un travail de conseiller achevé en 2002. Blatter est également inquiété pour un contrat de droits TV présumé déloyal envers la Fifa, accordé au sulfureux Jack Warner, ancien patron de la Confédération de football d'Amérique du Nord, d'Amérique centrale et des Caraïbes (CONCACAF). La justice suisse s'intéresse aussi aux deux hommes: Platini a été entendu comme témoin assisté tandis que Blatter a été mis en examen.
Selon des sources proches de la commission d'éthique, soit la justice interne de la Fifa, Platini comme Blatter risquent une suspension comprise entre 5 et 7 ans.
Récemment, cet organe a suspendu pour six ans le Sud-Coréen Chung Mong-joon, ancien vice-président de la Fifa, pour des infractions dans le cadre de l'attribution des Mondiaux 2018 et 2022.
La chambre de jugement de la commission d'éthique, présidée par le magistrat allemand Hans-Joachim Eckert, va se prononcer sur la base des conclusions et des réquisitions qui lui ont été transmises samedi par la chambre d'instruction. Les avocats de Platini et de Blatter pourront soumettre "leurs positions notamment toute preuve en lien avec le rapport de la chambre d'investigation".
Platini comme Blatter peuvent également "demander à être entendus", a précisé la commission d'éthique dans son communiqué. Samedi, Me Thibaud d'Alès, avocat de Michel Platini, avait de nouveau vivement dénoncé auprès de l'AFP le timing de la justice interne de la Fifa, estimant qu'il n'y avait "plus aucune crédibilité" à accorder à l'institution
Platini attend une décision rapide car il est encore officiellement en course pour l'élection à la présidence de la Fifa. Mais le temps ne joue pas pour lui car, depuis le 26 octobre et la clôture des candidatures, il n'a pas pu mener campagne. Face à lui, les cinq autres candidats, le prince jordanien Ali, le cheikh Salman (Bahreïn), l'Italo-Suisse Gianni Infantino (N.2 de l'UEFA), le Sud-Africain Tokyo Sexwale et le Français Jérôme Champagne occupent largement le terrain.
Blatter, récemment victime d'ennuis de santé, avait été réélu pour un 5e mandat le 29 mai, avant de renoncer dès le 2 juin, devant l'avalanche de scandales de corruption à grande échelle cernant son instance.
Dans un entretien à la télévision suisse RTS qui doit être diffusé mercredi, le Suisse affirme une fois de plus qu'il existait un contrat, certes oral, entre lui et Platini, qu'il a qualifié d'homme "honnête".
A la question de savoir si l'ancien numéro 10 de l'équipe de France, longtemps son successeur désigné, ferait un bon président de la Fifa, le Valaisan a répondu "oui". "S'il revient, il sera élu", a affirmé le président démissionnaire avant d'ajouter dans un sourire, "et puis s'il revient, je reviens aussi".