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On pourrait allonger la liste des acquis réalisés grâce au rôle de l’USFP, mais certaines déviations du processus démocratique ont en quelque sorte négativement impacté cette œuvre. « Absence d’une vision stratégique intégrée et complète se basant sur une compréhension réelle du concept particulier du processus démocratique qui n’est pas neutre », « manque de clarté dans la définition du rapport entre l’institution monarchique et les différentes autres institutions », « le recul par rapport à la méthodologie démocratique » (…) et autant d’autres obstacles ont fait que ce processus appelé des vœux ait un peu dévié de sa trajectoire.
Voilà pour le contexte général de la transition démocratique. En ce qui concerne maintenant l’USFP, le parti veut bien assumer ses responsabilités. S’agissant de sa participation gouvernementale, l’USFP reconnaît ne pas avoir tracé une ligne de démarcation entre le fait qu’il soit partie prenant dans la gestion des affaires publiques et son statut de parti en prise avec les préoccupations directes des citoyens. « Les alliances contre nature » sont également pointées comme l’une des raisons principales de la banalisation de l’action de l’USFP, tant et si bien que le parti de la Rose a donné le sentiment d’être un parti comme les autres. Côté organisationnel, l’USFP reconnaît également ne pas avoir fait preuve de suffisamment d’ouverture sur les couches populaires qui constituent la substance de ce pays. Quand, à cela il faut ajouter la mise à l’index du rôle des structures partisanes, la marginalisation du Conseil national, le rôle peu influent des commissions nationales sur la vie partisane ; quand, à cela il faut également ajouter quelques considérations exogènes comme la faiblesse dans le rôle que devait jouer le Bloc démocratique (la Koutla, USFP, PI et PPS), auquel se conjuguent les failles apparues dans le processus électoral (mode de scrutin, découpage électoral, etc), le tout combiné aux limites flagrantes de la loi sur les partis, pour ne citer que ces exemples, on comprend facilement pourquoi l’USFP n’a pas pu s’acquitter pleinement de sa mission.
Mais voilà, aux grands maux, les grands remèdes. L’USFP révèle les grandes lignes de son plan pour reprendre l’initiative et retrouver son leadership. Parmi ses objectifs annoncés, l’élargissement de sa base sociale. Elargissement qui dépend d’une meilleure assimilation des grandes transformations qu’a connues la société marocaine : le boom démographique du pays, les changements survenus dans la structure de la famille marocaine, l’élargissement graduel de la scolarisation, l’urbanisation galopante du Maroc au détriment du monde rural, la montée en force d’une nouvelle société civile et le recul du rôle des forces qui ont joué jadis un rôle de premier plan dans l’encadrement politique et partisan (ouvriers, classe moyenne, milieu culturel, action estudiantine, etc), l’influence croissante des milieux intégristes et leur implantation dans les grandes villes …
Tout bien considéré, l’USFP compte désormais redynamiser le rôle de la section de la Jeunesse ittihadie, retrouver son prestige auprès des milieux culturels, se ré-enraciner dans les grandes villes, le monde rural (…) et œuvrer pour une réelle mise à niveau de son organisation interne avec comme objectif à moyen terme de réconcilier les citoyens avec sa vocation et son image de parti des forces populaires par excellence. Au-delà de la question de la jeunesse, l’USFP entend renforcer le rôle du secteur des femmes ittihadies et leur donner les moyens d’action, faire en sorte de rallier les femmes et hommes de culture qui sont naturellement acquis aux idées de gauche et du socialisme en particulier.
En rapport avec la réorganisation et la redynamisation des structures du parti, la question de la gestion des divergences au sein du parti occupe une place de choix dans la plateforme de débat. Sur ce sujet, deux points de vue s’opposent. D’un côté, il y en a celui qui pense que l’USFP devrait encourager l’émergence de courants. Et de l’autre, il y en a d’autres qui s’y opposent par crainte des frictions et des fissures qui pourraient mettre en péril le « foyer » ittihadi. La question n’a certes pas été tranchée. Mais le débat est là. Le colloque national sur l’organisation sera le meilleur cadre pour résoudre cette problématique.