Dix-sept longs mois se sont écoulés depuis les orienta tions Royales prônées dans le Discours du 20 Août 2022
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Suspension
Dans un communiqué du Conseil civil démocratique de la migration marocaine publié dernièrement, ce dernier qualifie cette situation qui perdure depuis des années, « d’antidémocratique qui a des conséquences négatives sur le lien qui relie les Marocains du monde à leur pays d’origine en les excluant d’une participation active à l’édification du Maroc de demain ». Pis, « cet état des lieux prive le pays de bénéficier de l’expérience d’énergies entraînées à la gestion locale et qui participent au développement de la richesse et des pouvoirs des pays d’accueil ».
En effet, et depuis ledit discours Royal, rien de concret n’a été entrepris dans la mise en place des politiques publiques valorisant les efforts et les apports des MRE dans la dynamique de développement du Royaume.
Ainsi à part l’annonce de la constitution de comités concernant la promotion des investissements des MRE au Royaume, la mobilisation des compétences marocaines à l'étranger, la promotion des services administratifs et droits des MRE, la consolidation de l’identité, la réhabilitation et la modernisation du cadre institutionnel et la tenue de 16 réunions des comités thématiques consacrées à la présentation et à l’examen des recommandations issues des travaux desdits comités, le gouvernement n’apporte rien de nouveau ni de matériel concernant les mesures prises et les programmes conçus depuis le discours Royal alors qu’il s’est donné trois mois pour le faire.
Abonné absent
Pour plusieurs experts, cette situation signifie que le gouvernement n’a rien préparé et que son action en matière de MRE demeure inconsistante. Autrement dit, « l’équipe gouvernementale ne dispose pas d’une vision globale au-delà de certaines mesures concoctées par-ici, par-là, alors que le discours Royal mérite une réponse sérieuse et crédible et une feuille de route constante », nous a déclaré, dans une édition précédente, Abdelkrim Belguendouz, universitaire spécialisé dans les questions migratoires.
Pour ce dernier, l’opacité entoure d’autres questions primordiales comme le rôle de l’administration chargée de la gestion du dossier des MRE, la réforme du CCME et autres fondations chargées de cette question, la place et le rôle des Marocains du monde dans les programmes et plans prévus. Tout en expliquant que «cette situation n’aurait pas lieu si le CCME assumait ses attributions en élaborant ses rapports stratégiques chaque deux années et en présentant des propositions. Idem pour le chef du gouvernement qui n’assume pas sa responsabilité en tant que chef de la commission ministérielle chargée des Marocains résidant à l’étranger et des affaires de l’immigration ».
Absence
Hatim Louzzi, député de l’USFP, a également pointé du doigt l’absence d’une volonté politique réelle chez le gouvernement dans la gestion de ce dossier. Alors qu’il s’agit, précise-t-il, d’une question à forts enjeux économiques, sociaux et politiques. «L’exécutif gère ce sujet d’une manière provisoire et sans vision claire comme en atteste l’absence d’initiatives législatives ou autres de la part du gouvernement au cours de ce mandat. En effet, le sujet MRE n’est pas classé au niveau des dossiers prioritaires et urgents», nous a-t-il rapporté.
Concernant les propositions relatives à la réforme du CCME, notre source nous a expliqué que les propositions présentées par le Groupe socialiste à la Chambre des représentants sont restées lettre morte et l’exécutif n’a pas jugé utile de leur donner une suite positive. Idem pour les propositions présentées par le Groupe istiqlalien de l'unité et de l'égalitarisme. Le président de ce groupe, Nourdine Moudian, nous a confirmé que leur proposition de loi n’a pas abouti.
«Il ne faut pas s’attendre à grand-chose dans ce dossier. Il suffit de rappeler le sort des recommandations du rapport issu des travaux de la Mission exploratoire temporaire relative à la situation et aux services octroyés par les consulats du Royaume à l’étranger élaborées il y a deux ans.
En effet, et malgré la réalisation de ce rapport et sa discussion au sein de la Commission des affaires étrangères, de la défense nationale, des affaires islamiques et des MRE, et ce en présence du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des MRE, rien n’a été fait jusqu’à présent», a conclu Hatim Ayouzi.
Hassan Bentaleb