L'ex-chef du FBI attaque Trump et interpelle les républicains

Les contacts russes de l'équipe du président américain désormais indéniables


Mercredi 19 Décembre 2018

James Comey, ancien directeur du FBI renvoyé en 2017 par Donald Trump, a critiqué lundi les "mensonges" du président américain et appelé les élus républicains à lui résister.
"La réputation du FBI a été écornée parce que le président des Etats-Unis, avec ses acolytes, a menti en permanence à son propos. Face à ces mensonges, beaucoup de gens bien (...) croient ces absurdités", a dénoncé M. Comey devant des journalistes dans les couloirs du Congrès.
"Les personnes qui sont mieux informées, y compris les membres républicains de cette instance, doivent avoir le courage de résister et de dire la vérité", a-t-il ajouté.
James Comey était à nouveau auditionné à huis clos lundi par des parlementaires à propos, notamment, de l'enquête sur les emails de la candidate démocrate Hillary Clinton pendant la campagne de 2016.
Cet avertissement d'une des bêtes noires de Donald Trump répond aux tweets critiques du locataire de la Maison Blanche contre la police fédérale américaine publiés ces derniers jours.
"Le FBI a fait quelque chose d'absolument impensable et inouï avant le déclenchement illégal de la Chasse aux Sorcières. Ils ont  pénétré à l’intérieur du bureau d’un avocat », a tempêté M. Trump dimanche.
Le Federal Bureau of Investigation avait perquisitionné en avril, et sur ordre de la justice, les bureaux de Michael Cohen, ex-avocat de Donald Trump.
Les passes d'armes entre James Comey et le 45e président des Etats-Unis sont régulières mais se sont intensifiées ces dernières semaines.
Donald Trump l'avait sèchement limogé en mai 2017, ce qui avait ouvert la voie à la désignation du procureur spécial Robert Mueller pour prendre en charge le dossier des ingérences russes.
"Autrefois les républicains comprenaient que les actions d'un président ont de l'importance, que les mots d'un président, que l'Etat de droit et la vérité ont de l'importance. Où sont ces républicains aujourd'hui?", a interpellé James Comey.
En février 2017, le nouveau président américain Donald Trump niait tout contact entre son entourage et Moscou. Depuis, le procureur spécial Robert Mueller a, par petites touches, fait apparaître une toute autre réalité.
Directeur de campagne, conseillers diplomatiques, avocat personnel... Des Russes ont communiqué avec une dizaine de proches du milliardaire républicain, et ce dès 2015, a révélé Robert Mueller au fil de centaines de pages de documents judiciaires.
Il n'est pas inhabituel pour un candidat d'être en contact avec des puissances étrangères, mais généralement les échanges portent sur des sujets diplomatiques. Or, ceux noués par l'équipe Trump et la Russie portaient sur ses affaires et sur la politique.
Cela ne suffit pas à prouver qu'il y a eu une entente illégale entre le magnat de l'immobilier et le Kremlin --objet notamment de l'enquête du procureur Mueller--, mais cela met à bas la ligne de défense initiale de Donald Trump.
Les Russes ont misé sur le candidat républicain bien avant qu'il ne soit investi par son parti, a révélé vendredi le procureur spécial.
Michael Cohen, alors avocat personnel de Donald Trump, a été sollicité dès novembre 2015 par un Russe se présentant comme "une personne de confiance" du gouvernement qui lui a proposé de créer une "synergie politique".
L'homme de confiance du futur président n'avait pas donné suite.
Si Michael Cohen n'a pas mordu à cet hameçon, c'est parce qu'il était déjà en contact avec des officiels russes au sujet d'un investissement à Moscou.
Un vieux projet de Trump Tower dans la capitale russe, mis en sommeil, avait été relancé en juillet 2015. Le milliardaire a annoncé sa candidature à la Maison Blanche mi-juin cette année-là.
Michael Cohen a reconnu récemment que les négociations concernant cet immeuble de 100 étages qui devait être le plus haut d'Europe s'étaient poursuivies jusqu'en juin 2016.
Un responsable russe lui avait même proposé de rencontrer le président Vladimir Poutine lors d'un sommet à Saint-Pétersbourg mi-juin 2016, offre finalement restée sans suite, a-t-il déclaré au procureur Mueller.


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