Citant un responsable du ministère russe de la Défense à Moscou, l'agence Tass rapporte que l'évacuation devait s'effectuer par un "corridor" long de 21 km.
Une journaliste de Reuters a vu une vingtaine de bus de couleur verte arriver dans l'ultime enclave tenue par les rebelles, en provenance du secteur de la ville aux mains des forces gouvernementales.
La reprise d'Alep, au terme de bombardements d'une rare intensité, est considérée comme la plus grande victoire du pouvoir syrien contre une rébellion entamée en 2011 en plein "Printemps arabe", un conflit qui a fait plus de 300.000 morts.
Le début de l'évacuation n'a pas été exempt d'incidents.
Un convoi composé notamment d'ambulances a ainsi essuyé des tirs provenant de positions tenues par les forces loyalistes, rapporte la protection civile. Il y a eu au moins un mort.
Le Comité international de la Croix-Rouge a fait savoir que l'évacuation d'environ 200 blessés était en cours.
Avant leur départ, de nombreux habitants ont brûlé ce qu'il leur restait d'affaires personnelles qu'il ne pouvait pas emporter avec eux.
"Devant chaque bâtiment ou presque, on voit un petit feu, avec des papiers, des vêtements de femmes, etc.", dit un habitant.
Ce dénouement dans la deuxième ville syrienne fait suite à la conclusion d'une nouvelle trêve. Selon un responsable du Front Chamiya, groupe rebelle présent à Alep-Est, un cessez-le-feu est entré en vigueur à 02h30 du matin (00h30 GMT).
La Russie, allié militaire clé de Damas, dit que les rebelles devaient être transportés à bord de 20 autocars et de dix ambulances en direction de la ville d'Idlib.
Le ministère russe de la Défense, cité par les médias russes, précise que des drones vont être utilisés pour superviser le bon déroulement de l'opération.
Le nouveau cessez-le-feu a d'abord été annoncé par un organe de presse militaire du Hezbollah. Le mouvement chiite libanais combat au côté des forces gouvernementales syriennes.
Le groupe armé chiite avait fait capoter un accord conclu mardi entre la Russie et la Turquie, exigeant que les insurgés autorisent l'évacuation de deux villages chiites de la province d'Idlib en contrepartie de celle des derniers quartiers d'Alep occupés par les rebelles.
A Alep, les deux camps se sont mutuellement accusés d'avoir violé en premier mercredi le cessez-le-feu, qui a laissé place à un pilonnage massif du dernier réduit rebelle par l'artillerie et l'aviation gouvernementales. Selon le ministère russe de la Défense, cité par Interfax, ce réduit n'est plus que de 2,5 km².
D'après le Hezbollah, environ 15.000 personnes, dont 4.000 combattants, chercheraient à quitter Alep-Est, où la situation humanitaire aggravée par les intempéries à l'approche de l'hiver préoccupe au plus haut point les Nations unies.
Le président Bachar al Assad a salué la victoire des forces gouvernementales comme un tournant dans le conflit et un prélude à de nouvelles offensives contre les enclaves rebelles.
Pour la Russie, dont l'intervention militaire en faveur de Damas entamée en septembre 2015 a bouleversé l'équilibre des forces et a été décisive, la reconquête d'Alep est une victoire considérable contre les "terroristes", terme qu'utilise le régime syrien pour désigner les rebelles, qu'ils soient nationalistes ou islamistes.