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Le document en question précise qu’entre novembre 2016 et février 2017, plusieurs campagnes de ratissage ont été enrgistrées à l’intérieur de l’Algérie ou au niveau des villes frontalières. Ces migrants sont souvent dépouillés de leurs biens (argent, téléphones portables, bagages...) et font l’objet de mauvais traitements. Le rapport évoque ainsi le cas d’un migrant camerounais de 24 ans, victime d’un passage à tabac qui s’est soldé par une invalidité au niveau de la main gauche. Un autre migrant camerounais de 16 ans a été séquestré durant trois jours à la caserne militaire avec deux de ses compatriotes et un Malien. Le rapport révèle également le cas d’une femme camerounaise qui a avorté au cours d’une course-poursuite avec des gardes-frontières algériens.
Des migrants irréguliers ont été également victimes d’expulsion vers le Sud du pays dans des conditions inhumaines.
Le rapport évoque aussi trois cas de décès de migrants survenus depuis le début de l’année lors de chutes dans des tranchées larges de 3 mètres et dont la profondeur varie entre 3 et 4,5 m, creusées par les autorités algériennes tout au long de la frontière avec le Maroc. Certains migrants s’en sont sortis avec de multiples fractures.
Les tirs de sommation sont également pratiqués de manière courante par les gardes-frontières algériens, ce qui induit des effets négatifs sur la santé et le moral des migrants irréguliers.
Leur détresse a été également observée au niveau du Maroc. Le rapport d’Alarme Phone Oujda indique que la période entre février et mars a enregistré une série d’expulsions de migrants irréguliers des villes de Tanger et Tétouan dans des conditions inhumaines vers Fès, Kénitra et Tzinit. Ces campagnes n’ont épargné ni les mineurs, ni les migrants réguliers ni même ceux qui ont déposé leurs dossiers auprès du bureau des étrangers.
Certains migrants ont été arrêtés et détenus sans jugement durant plus d’un mois dans la prison de Tétouan. D’autres migrants détenus ont été jugés dans des conditions qui ne répondent pas aux normes du procès équitable (absence d’avocat, PV en arabe, absence de traducteur...). Le document en question indique aussi que certains migrants ont été jugés en un temps record et ont écopé de peines de prison allant de 3 à 6 mois d’après les témoinagages de certains migrants détenus depuis le 19 ou le 20 février dernier.
Selon certains témoignages, ces migrants endurent des conditions d’incarcération pénibles. Le contact avec certains migrants a révélé qu’ils sont privés de visite de leurs amis et de la possibilité de contacter les organismes de droits de l’Homme. Pire, ils sont discriminés au niveau de la distribution de la nourriture.
En outre, l’ONG Alarme Phone-Oujda précise que certaines informations laissent penser que d’autres migrants subsahariens seraient en détention dans d’autres villes du Maroc. Deux d’entre eux se trouvent actuellement dans la prison civile d’Oujda et sont poursuivis conformément aux dispositions des articles de la loi n° 02-03 relative à l'entrée et au séjour des étrangers au Royaume du Maroc.
Le rapport est également revenu sur l’affaire des 47 migrants de nationalités camerounaise, guinéenne, ivoirienne, malienne et sénégalaise, qui se sont retrouvés bloqués près de dix jours, sans eau ni nourriture, dans le no man's land situé entre le Maroc et l'Algérie après avoir été refoulés par les autorités des deux pays en question.
Ces personnes, dont 12 mineurs, ont été arrêtées entre le 2 et le 10 mars par les autorités de la ville d'Oujda et conduites vers la frontière. Le rapport précise que leur arrestation et reconduite se sont violemment passées. Ces migrants ont également été victimes de violences de la part des forces de l'ordre algériennes alors qu’ils tentaient de rejoindre le Royaume.