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En effet, selon cet institut de recherche scientifique relevant de la « University of London », le Royaume compte 76.000 prisonniers pour environ 34,28 millions d’habitants. Ce qui représente un taux de 222 prisonniers pour 100.000 habitants.
C’est à l’évidence l’un des taux de détention les plus élevés au monde, d’autant plus qu’il est largement au-dessus de la moyenne mondiale qui est de 144 prisonniers pour 100.000 habitants.
Selon les données analysées dans cette étude, la moyenne en Afrique serait de 94 prisonniers/100.000 habitants, en Asie (92), en Europe (192), en Océanie (140). Seul le contient américain fait plus : 387.
En détail, l’étude nous apprend que le Maroc compte 77 prisons d’une capacité d’accueil de 40.000 places et que les établissements pénitentiaires du Royaume renfermeraient 2,3% de femmes et 2% d’enfants et mineurs. Les prisonniers étrangers représenteraient quant à eux 1,3% de l’effectif de la population carcérale.
D’après les données statistiques recueillies par le Centre international d'études pénitentiaires, le Maroc aurait ainsi le ratio le plus élevé en Afrique du Nord, bien en dessus de ceux des pays comme l’Algérie (162), l’Egypte (76), la Libye (99) et la Tunisie (212).
Ce ratio reste également élevé comparativement à d’autres pays du continent. Notamment le Soudan (50), le Bénin (77), le Burkina Faso (34), le Mali (33), le Sénégal (62)… Seuls l’Afrique du Sud (292), le Swaziland (289) et le Cap-Vert (286) font pire que le Royaume.
D’après cette étude, le Maroc arrive au 19ème rang des pays ayant le plus grand nombre de prisonniers sur une liste de 223 pays et territoires étudiés. La tête du tableau mondial est occupée par les Etats-Unis d’Amérique avec 2.217.000 prisonniers (ration de 698), la Chine (1.657.812 prisonniers et un ratio de 119) et la Russie (642.470 prisonniers avec un ratio de 445).
Ces constats ne devraient point surprendre l’Observatoire marocain des prisons (OMP), institution qui a, à maintes reprises, attiré l’attention des autorités sur la surpopulation de ces établissements et fustigé l’enfer que les pensionnaires y endurent.
Dans son rapport annuel sur la situation des établissements pénitentiaires au Maroc au titre de l’année 2014, présenté en juillet dernier, l’OMP pointait, en effet, du doigt la surpopulation carcérale causée notamment par des peines d’emprisonnement et des détentions préventives de longue durée. Le même rapport établissait à 31.850 (42,50%), le nombre de détenus soumis à la détention préventive contre 43.091 (57,49%) prisonniers condamnés.
Tout comme l’OMP, les chiffres relevés par The International Centre for Prison Studies ne devaient nullement surprendre le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) dont les recommandations sont restées à ce jour lettre morte.
Pour rappel, celles-ci appelaient notamment à garantir l’égalité de traitement des détenus et la non-discrimination pour quelque motif que ce soit, à réaliser les travaux d’aménagement nécessaires dans les prisons qui sont dans un état de délabrement avancé, à prendre en considération les accessibilités réservées aux détenus en situation de handicap dans les plans de construction des nouveaux établissements pénitentiaires, à doter les prisons de ressources humaines en prenant en considération le taux d’encadrement en vigueur à l’échelle internationale...
Il est à noter que cette onzième édition de la « Liste de la population carcérale mondiale » de l’International Centre for Prison Studies donne des détails sur le nombre de prisonniers détenus dans 223 systèmes pénitentiaires dans les pays indépendants et territoires dépendants.
Il est également à souligner que l’étude, qui établit à plus de 10,35 millions le nombre de personnes détenues dans des institutions pénales dans le monde montre les différences dans les niveaux d'emprisonnement à travers le monde.
Par ailleurs, les chiffres incluent aussi bien les prévenus que les détenus placés en détention provisoire et ceux déjà reconnus coupables et condamnés.
Les auteurs du rapport espèrent que cette édition « sera utile pour les décideurs, les administrateurs des prisons, des criminologues universitaires, les organisations non-gouvernementales, d'autres experts de la justice pénale et tout le monde qui est intéressé par la mesure d'emprisonnement ».
Et d’ajouter que l'information contenue dans cette étude « peut inciter une nouvelle réflexion sur la taille de la population carcérale, étant donné les coûts élevés et l'efficacité de l'emprisonnement contestée et le fait que la surpopulation carcérale est très répandue ».