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Des chiffres qui peuvent être mal accueillis par certains partis de droite et d’extrême droite et par une partie de l’opinion publique européenne notamment dans une conjoncture économique de crise marquée par la montée du chômage et le déclin de la demande de main-d’œuvre. Des craintes légitimes mais qui restent infondées selon le dernier rapport du Forum euro-méditerranéenne des instituts des sciences économiques (FEMISE) sur l’impact macroéconomique de la libéralisation et des politiques des marchés du travail dans les pays méditerranéens.
Selon cette étude, la hausse de 1% du nombre d’immigrés n’a qu’un faible impact sur les populations nationales, avec une diminution de leurs salaires de 0,1%. Ceci d’autant plus que l’impact des immigrés sur le taux de chômage des pays hôtes est quasi nul. Mieux, l’immigration influe positivement sur la productivité du pays d’accueil et constitue un facteur de croissance.
En procédant à des simulations, les experts du FEMISE montrent qu’une baisse des restrictions pour la migration dans l’UE de 1% pourra générer un gain potentiel, mais aussi substantiel du PIB mondial d’environ 56 millions de dollars US. Mais ce gain sera réalisé surtout aux dépens des pays MENA qui doivent s’attendre à l’inverse d’une diminution de leur PIB.
Dans un deuxième scenario basé sur l’augmentation de 1% seulement de la migration « qualifiée » vers l’UE, les avantages pour l’UE sont moins prononcés et les pertes pour les pays MENA moins graves. Mais l’effet sur les salaires de la région MENA a été plus dramatique : les très rares travailleurs qualifiés dans ces pays peuvent attendre une augmentation salariale de 2%, et les autres à une faible diminution de salaire de 0,11%. Le gain de PIB sera un peu plus bas que dans la première estimation (environ 31 millions USD).
En conclusion, le rapport du FEMISE indique que le marché du travail de l’UE peut absorber avec succès même un nombre plus grand de migrants sans une détérioration du bien-être de la population actuelle, ce qui est conforme aux résultats des recherches antérieures. Mais il faut s’attendre à ce que les pays MENA enregistrent des pertes en ce qui concerne le PIB, la population, l’utilisation de ressources, etc alors que ces pertes ne seront compensées que partiellement par les envois de fonds des autres pays. Ces effets se font au détriment de la région MENA et ne constituent pas une grande surprise puisque la littérature scientifique de la région en a fait état depuis fort longtemps.