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«Il faut une approche globale avec une dimension juridique, pédagogique, pour aborder la problématique», comme l’a expliqué d’emblée Khaled Farès, inspecteur général des affaires pédagogiques au ministère de l’Education nationale. Pour Amina Bahji, présidente de l’Association marocaine d’écoute et de dialogue, il ne faut pas tellement s’étonner de la recrudescence d’un tel phénomène : «La violence est partout. Les dessins animés, les films regorgent de scènes agressives sans parler du climat familial qui n’est pas toujours sain». Et de préciser que les parents eux-mêmes ont besoin parfois d’une formation car ils ignorent tout de la psychologie de l’adolescent. «Les professeurs ne sont pas en reste puisqu’ils manquent d’une formation pédagogique à même de les préparer à faire face à la violence», a-t-elle encore indiqué. Alors qui va contenir ces enfants submergés de haine et de violence en l’absence de tout exutoire?
Quant à Salima Al Bassam, de la Fédération des associations des parents d’élèves, elle a expliqué que la responsabilité est partagée. D’après elle, les parents ne se sentent pas directement concernés par les problèmes de leurs enfants. Ils se contentent juste de les inscrire sans se préoccuper du reste. Ils sont persuadés que leur rôle s’arrête à la porte de l’établissement. Elle parle également d’une certaine démission au niveau des voisins, voire des quartiers où l’absence de la solidarité d’antan se fait de plus en plus sentir.
Abdeljalil Bahdou, président de l’Association de la solidarité universitaire, considère pour sa part que la violence n’est pas un phénomène nouveau. Seulement, c’est le fait qu’elle émane des élèves qui l’est. A cet effet, il avance des statistiques sur les cas de violence reçus par son association. En 1960, seuls 7 cas leur sont parvenus. De 1960 à 1980, 16 cas ont été enregistrés. Le phénomène allant en enflant, ce sont 87 cas de violences qui sont à déplorer mais ce sont les enseignants qui sont les nouvelles victimes. Par ailleurs, nul doute que même la sortie des écoles constitue un grand danger pour les élèves. Dealers, personnages douteux sans scrupules, profitent de la naïveté des enfants.
Alors quelles sont les alternatives voire quelles sont les ébauches de solution?
Pour M. Farès, la problématique présente plusieurs aspects. Du point de vue pédagogique, c’est l’école qui est concernée en premier lieu et par là le système d’enseignement. Des programmes pédagogiques prônant en même temps le respect mutuel et la dignité sont recommandés. Familles et associations sont appelées à s’impliquer davantage. Amina Bahji va dans le même sens en appelant haut et fort à plus de soutien aux associations de la part du ministère de tutelle. Pour elle, il faut vulgariser les séances d’écoute afin que les enfants fassent part de leurs doléances en toute confiance. Et puis, afin de diminuer la pression qui pèse sur les enfants, rien de mieux que de développer les activités para-scolaires. La présence d’assistants sociaux voire de psychologues devrait être prévue dans les établissements scolaires.
En somme, tout ce malaise est rapporté dans le témoignage édifiant de cet élève : «En quittant nos parents, on voudrait retrouver d’autres parents à l’école ». Cela paraît si simple !