Lyon a atteint pour la première fois la demi-finale de la Ligue des champions après un parcours en trompe l'œil cette saison, avec l'équipe la moins talentueuse de la décennie, malgré les 80 M EUR investis dans le recrutement.
Depuis le départ de l'entraîneur Gérard Houllier (2005-2007), remplacé par Alain Perrin (2007-2008) puis Claude Puel, l'OL, après la vente ou le départ de joueurs majeurs comme Abidal, Malouda, Benzema, Tiago, Diarra, Wiltord, Juninho ou Coupet, a amorcé un déclin sportif.
Les nouveaux-venus n'ont pas la même envergure que leurs illustres prédécesseurs. Le milieu Pjanic/Toulalan/Kõllström ou Makoun, notamment, n'a jamais égalé celui qui réunissait en 2006, alors que l'équipe était au sommet de ses compétences sportives, Juninho, Tiago et Diarra.
Mardi, face à un Grand d'Europe annoncé comme moribond et s'appuyant sur une défense supposée fragile, l'OL n'a pas été au niveau, collectivement et individuellement.
Le club a été inoffensif sur les deux rencontres, avec seulement quatre tirs en trois heures de temps, malgré les intentions affichées pour la seconde manche.
Les trois derniers matches de C1 des Lyonnais ont illustré cette incapacité à produire du jeu contre Bordeaux, en quarts de finale retour, et lors des deux confrontations face au Bayern, comme trop souvent en Ligue 1 également.
Même face au Real Madrid, contre lequel le club rhodanien a pourtant réussi son premier exploit européen d'envergure (1-0, 1-1), Lyon avait laissé l'initiative du jeu à son adversaire.
L'Olympique lyonnais subit aussi une érosion sur le plan financier, face à la crise notamment, alors que son projet OL Land et la construction d'un stade de 60.000 places peine à voir le jour.
Le président Jean-Michel Aulas assure que son club peut se passer de la Ligue des champions durant deux ans grâce à ses fonds propres, mais son absence en C1 peut avoir des répercussions sur le recrutement et sur l'expérience de l'effectif, renouvelé chaque année à hauteur d'un tiers.
Ainsi, les cinq matches qui lui restent à disputer en championnat vont déterminer l'avenir européen à court terme du club rhodanien qui sort de la Ligue des champions pour la seconde année consécutive sur une déroute, mais aussi sa pérennité au plus haut niveau à plus longue échéance.
Il y a un peu plus d'un an, l'OL avait été balayé par le FC Barcelone (1-1, 5-2) et s'était effondré en championnat alors qu'il semblait foncer vers un 8e titre à la trêve.