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Depuis lundi 26 avril, les accusés, condamnés à de lourdes peines de prison-dont la perpétuité- en première instance, sont interrogés par les juges de la Cour. Les prévenus ont pris la parole. Ils ont pris aussi tout leur temps pour expliquer, raconter, témoigner. Les juges, eux, écoutent le récit d’une arrestation, d’interrogatoires surréalistes. Ils écoutent aussi le récit d’activistes qui ont choisi la légalité et la non-violence. Et à aucun moment, ces mêmes juges que l’on imagine raides comme la justice n’interrompent ceux qui parlent depuis le box des accusés.
Longuement, et avec une précision déconcertante, les politiques sont revenus sur les conditions de leur arrestation, un certain 18 février 2008. «Avant la conférence de presse du ministre de l’Intérieur de l’époque, Chakib Benmoussa, qui a eu lieu exactement le 20 février, la police nous posait des questions tout à fait anodines et générales sur notre idéologie, les associations auxquelles nous appartenions. Ce n’est qu’après la sortie médiatique du ministre de l’Intérieur que le ton va changer, les interrogatoires se feront plus musclés. C’est aussi à ce moment-là qu’on nous parlera de Belliraj, de terrorisme et de trafics d’armes», diront-ils en substance aux juges de la Cour d’appel pour signifier qu’après les déclarations de M. Benmoussa, la police commençait à instruire le dossier. Même les PV signés, après lecture, ne sont pas ceux qui ont été présentés au juge d’instruction. Devant la Cour d’appel, ces responsables politiques en feront d’ailleurs l’implacable démonstration, page par page, ligne par ligne, paragraphe par paragraphe.
Puis les politiques incarcérés à la prison de Salé ont levé le voile sur leur idéologie, leur choix de la non-violence et de la légalité, leur option de militantisme à visage découvert, loin de toute forme de clandestinité. « A chaque fois que nous voulions créer un parti ou une association, nous étions confrontés à l’interdiction des autorités. C’était systématique », déclareront-ils face à leurs juges. Complot ? Dossier fabriqué en toutes pièces pour neutraliser une mouvance qui risque de gêner ? Moatassim, Marouani et Regala ne sont pas loin de le penser…
En début de semaine, leur prise de parole pour l’interrogatoire avait des accents de plaidoyer pour une justice juste et un procès équitable.
«Pas question d’être condamnés
sans preuves»
La grève de la faim qu’ils ont observée pendant une vingtaine de jours, n’est pas, affirment-ils, une manière de faire de pression pour bénéficier d’une quelconque impunité. « Pas question de fuir nos responsabilités, pas question non plus d’être condamnés à tort, sans la moindre preuve », font-ils valoir.
Alors que MM. Moatassim, Marouani, Regala se sont succédé à la barre lundi et mardi pour répondre aux questions des juges, c’est aujourd’hui, vendredi, au tour de M. Laabadila d’être écouté par les magistrats.
Mardi 4 mai, leur défense devrait procéder à une première réaction à la suite de l’interrogatoire de ses clients. « En principe, la procédure suivra ensuite son cours. La parole sera donnée au parquet pour son réquisitoire puis aux avocats de la défense pour leur plaidoyer », conclut le bâtonnier Abderrahim Jamaï.