En dépit de la mobilisation des forces de l'ordre sud-africaines et d'investissements massifs en matériel et en hommes pour garantir la sécurité pendant le Mondial-2010, le doute persiste dans un pays qui détient l'un des taux de criminalité les plus élevé au monde.
Mais l'Afrique du Sud ne présente aucune des conditions pour que se répète une attaque terroriste semblable à celle de l'enclave angolaise de Cabinda, où des heurts opposent les indépendantistes au gouvernement de Luanda depuis l'indépendance en 1975, soulignent les experts. "L'Afrique du Sud n'est pas l'Angola", lance le porte-parole du comité local d'organisation (LOC), Rich Mkhondo, excluant tout impact sur la Coupe du monde.
"Il s'agit de deux pays très, très différents en termes de capacité, de contrôle des frontières, de ressources ou d'infrastructure", remarque Jakkie Cilliers, directeur de l'organisme de recherche spécialisé Institute for Security Studies (ISS).
"Le cadre sécuritaire en Afrique du Sud est nettement plus développé qu'en Angola", ajoute-t-il dans une déclaration rapportée par l’AFP.
117 M EUR pour la sécurité. Pourtant, le LOC réalise que le risque existe d'une démobilisation des supporteurs après l'attaque de Cabinda, 450.000 visiteurs attendus du monde entier qui ne sont peut-être pas prêts à faire dans la nuance.
"Nous demandons à ceux qui ont acheté leurs billets pour l'Afrique du Sud de venir pour s'amuser", déclare M. Mkhondo. "Leur sécurité sera assurée." "Nous sommes certains qu'il existe suffisamment de gens dans le monde qui ont conscience des différences entre l'Angola, l'Afrique du Sud, l'Angleterre, le Pakistan ou tout autre pays", affirme-t-il. Pour Tyrone Seale, porte-parole du gouvernement pour le Mondial-2010, l'attentat de Cabinda ne peut que renforcer la conscience du risque parmi les organisateurs du Mondial.
"Tout incident de ce genre est déplorable", dit-il. "En cette année de Coupe du monde, cela va évidemment pousser l'Afrique du sud et les pays partenaires à examiner d'autant plus sérieusement leurs préparations et leur planification." "Nous ne pouvons que répéter à la communauté internationale nos assurances de sécurité pendant la Coupe du monde." "L'Afrique du Sud a énormément investi dans la planification de la sécurité autour de la Coupe du monde", acquiesce l'analyste Cilliers. Le pays dépensera au total 1,3 milliard de rands (177 millions de dollars) pour la sécurité du Mondial.
La police, qui va déployer 41.000 hommes pour le tournoi, a suivi une formation au contrôle des foules organisées par des gendarmes français.
Elle a acheté des hélicoptères, des canons à eau et 100 véhicules de patrouille.
L'armée et les services de renseignement sont mobilisés.
M. Cilliers est catégorique: "Je ne vois pas en quoi l'attaque (de Cabinda) va accroître les risques" pour le Mondial, dit-il.
Les rencontres de la CAN prévues à Cabinda sont maintenues dans l'enclave malgré l'attaque.
"Après une réunion extraordinaire à l'aéroport de Cabinda, le président (de la CAF) et les membres présents du comité exécutif ont décidé, en parfaite coordination avec les autorités angolaises, de maintenir les matches du groupe B à Cabinda", a indiqué la CAF samedi soir dans un communiqué.