L'armée syrienne annonce une réduction de ses bombardements sur Alep

Une vingtaine de rebelles tués dans une explosion à la frontière turque


Vendredi 7 Octobre 2016

L'armée syrienne a annoncé une réduction de ses bombardements sur les quartiers rebelles d'Alep, que le régime et son allié russe visent sans relâche depuis le début d'une vaste offensive il y a deux semaines.
Dans un contexte international très tendu, de nouveaux efforts diplomatiques se déploient pour tenter d'avancer vers une solution de la crise syrienne.
L'armée du président Bachar al-Assad a annoncé avoir décidé une réduction des bombardements à la suite de l'avancée des forces prorégime dans les quartiers d'Alep tenus par les insurgés, situés dans l'est de la grande ville du nord de la Syrie et où vivent environ encore 250.000 personnes.
La décision a aussi été prise "pour permettre aux civils qui veulent partir d'atteindre des zones sûres", a indiqué l'armée.
Selon le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, "des forces du régime syrien ont progressé du centre d'Alep vers Bustan al-Basha, un quartier du nord de la ville tenu par les rebelles".
Les forces pro-régime ont progressé dans le centre, dans le nord et dans le sud de l'ancienne capitale économique de la Syrie.
Depuis l'annonce le 22 septembre par l'armée de l'offensive pour reprendre les quartiers d'Alep tenus par les rebelles, de très violents bombardements ont tué 270 civils, selon l'OSDH, et détruit des infrastructures civiles dont le principal hôpital.
Cette offensive a été sévèrement critiquée par les Occidentaux, qui en rendent la Russie responsable et évoquent des "crimes de guerre".
La violence de l'assaut sur Alep avait amené Washington à annoncer lundi l'interruption de ses discussions avec Moscou sur le rétablissement d'un cessez-le-feu.
Toutefois, le secrétaire d'Etat américain John Kerry et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov se sont entretenus par téléphone mercredi à propos de la Syrie.
Russes et Américains travaillaient depuis plusieurs mois à tenter de trouver une solution à la guerre en Syrie. Les deux puissances avaient notamment initié le mois dernier une trêve qui a échoué au bout d'une semaine et n'a pas permis la distribution d'aide humanitaire à Alep-est.
Les quinze membres du Conseil de sécurité étudient depuis lundi le projet français, qui appelle à rétablir un cessez-le-feu à Alep afin de permettre un accès humanitaire aux quartiers rebelles et à interrompre les survols de la ville par des appareils militaires.
Des cinq membres permanents, qui ont droit de veto, la Russie a dit ne pas soutenir ce projet qu'elle considère comme "politisé". Moscou a annoncé mercredi un renforcement de son dispositif naval en Méditerranée, où son seul porte-avions devrait en outre arriver courant octobre.
L'ONU a officiellement classé mercredi comme "zone assiégée" les quartiers d'Alep contrôlés par les rebelles car ils réunissent trois critères: encerclement militaire, manque d'accès pour l'aide humanitaire et pas de liberté de déplacement pour les civils. La Syrie compte 18 "zones assiégées", dans lesquelles vivent environ 850.000 personnes d'après les Nations unies.
Par ailleurs à la frontière entre la Syrie et la Turquie au moins 20 rebelles syriens ont été tués jeudi dans une explosion, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui n'était pas en mesure de donner dans l'immédiat les causes de la déflagration.
L'agence Amaq, organe de propagande du groupe Etat islamique (EI), a fait état de l'explosion d'une voiture piégée à Atme, sans pour autant la revendiquer.
L'OSDH a précisé que l'explosion, qui a eu lieu au point de passage d'Atme, côté syrien, a également fait une vingtaine de blessés.
L'agence de presse turque Anadolu a affirmé pour sa part que 20 personnes avaient été tuées à Atme, ajoutant que l'explosion était survenue au moment de la "relève de la garde" des rebelles syriens dans le secteur.
Les combattants rebelles ont été visés par le passé à ce point de passage, le groupe jihadiste EI y revendiquant une attaque suicide mi-août qui avait fait plus de 30 morts.
Les rebelles tués jeudi font partie des forces participant à l'opération "Bouclier de l'Euphrate", lancée le 24 août par la Turquie, dans la province syrienne d'Alep.
Cette opération vise deux groupes considérés par Ankara comme des organisations "terroristes": l'EI et les combattants des Unités de protection du peuple kurde (YPG), alliées de Washington dans la lutte contre les jihadistes.


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