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Pour le ministre de la Culture et de la Communication, Mohamed El Aâraj, ce projet de loi se veut « un moment historique » qui s’inscrit dans le cadre de l’application de l’article 5 de la Constitution. Ledit projet aura un rôle essentiel dans le processus de mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe qui constitue un patrimoine commun de tous les Marocains sans exception, dès lors qu’il apporte des dispositions relatives à l’intégration de cette langue dans l’enseignement, la justice et les médias.
Le texte juridique permettra la promotion de la langue amazighe et la protection de cet héritage culturel et civilisationnel, a-t-il mis en avant dans une déclaration rapportée par la MAP, ajoutant qu’il constitue un pas important dans le processus de consécration des acquis réalisés en la matière.
Selon Hassane Arahmouch, coordinateur de la Fédération nationale des associations amazighes (FNAA), l’adoption par la première Chambre dudit projet est en effet « un pas en avant ». « Ce projet de loi a été bloqué cinq ans durant par l’ancien gouvernement et deux ans au Parlement. Mais il reste un long parcours constitutionnel pour que ce projet de loi voie le jour définitivement », a-t-il souligné dans une déclaration à Libé. C’est-à-dire que ce projet doit être transmis à la Chambre des conseillers pour approbation. Et par la suite, la Cour constitutionnelle procèdera au contrôle de la constitutionalité de cette loi avant sa promulgation.
« Nous espérons que la Chambre des conseillers introduira des amendements fondamentaux dans ce projet de loi avant de l’approuver et le soumettre à la Cour constitutionnelle », a-t-il mis en avant. Notre interlocuteur a mis l’accent sur la nécessité de prendre en considération plusieurs revendications des associations amazighes en vue de peaufiner ce projet de loi. Il s’agit notamment de la nécessité de pallier certaines lacunes dans les textes réglementant l’enseignement, l’intégration de l’amazigh dans l’université marocaine, la place de cette langue nationale dans les médias aussi bien public que privé, ainsi que l’utilisation de la langue amazighe dans les procès judiciaires.
Hassane Arahmouch a également appelé à la révision de l’article 34 de ce projet de loi organique stipulant qu’une commission ministérielle permanente sera constituée auprès du chef du gouvernement et sera chargée de superviser et d’évaluer la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe. « Nous appelons à ce que ladite commission soit indépendante abstraction faite de l’étiquette politique ou idéologique de tout chef de gouvernement ».
Il a, par ailleurs, souligné que des centaines d’associations de défense de la langue et de la culture amazighes ont adressé un mémorandum à ce sujet en 2015 aux partis politiques, aux centrales syndicales, aux institutions gouvernementales et aux groupes parlementaires.
Les associations signataires ont appelé à « donner la priorité au niveau des lois organiques à la mise en œuvre du statut officiel de la langue amazighe, reconnaître explicitement le fait que la langue amazighe et la langue arabe sont égales sous diverses formes, communication et plaidoyer, dans toutes les institutions de l'Etat et dans les différentes sphères de la vie publique, renforcer le bilinguisme officiel qui caractérise le Maroc dans les différents secteurs et domaines de la vie publique, et insister sur le fait que la langue arabe et la langue amazighe sont à égalité d'accès aux ressources financières et humaines qualifiées dans divers domaines et secteurs ».
Le mémorandum a également proposé la création d’institutions appropriées pour orienter et accompagner la mise en œuvre des étapes des lois organiques relatives à l’amazighité dans les différents ministères et secteurs étatiques, le renforcement des acquis éducatifs et didactiques, en particulier ceux liés à la langue amazighe standardisée, généralisée horizontalement et verticalement, obligatoire dans tous les cycles, et transcrite en alphabet originel «tifinagh», la création de départements et filières la concernant, la mise en place des spécialisations et des formations dans les différentes universités et facultés, les centres de formation et les différents instituts nationaux avec des programmes conformes à la Constitution en particulier ceux liés à l'enseignement de l'Histoire du Maroc selon une nouvelle approche scientifique et objective, ainsi que la fixation des échéances précises afin de mettre en œuvre le statut officiel de la langue amazighe et d’évaluer son application.