L'aile droite du PS français revendique un “droit de retrait”

Les conditions de soutien à Hamon ne sont pas réunies


Mercredi 1 Février 2017

L'aile droite du PS français revendique un “droit de retrait”
L'aile droite du Parti socialiste revendique dans une tribune publiée mardi "un droit de retrait" de la campagne présidentielle, estimant que les conditions de soutien à Benoît Hamon, investi dimanche par le PS, ne sont pas réunies.
Héraut de "la vraie gauche", socialiste frondeur sous le gouvernement de Manuel Valls, le vainqueur de la primaire de "la belle alliance populaire", a lancé dès dimanche soir un appel au rassemblement des courants au sein de son parti.
Benoît Hamon a également tendu la main aux écologistes et à "la gauche de la gauche" en proposant de construire "une majorité gouvernementale sociale économique et démocratique" face à la droite et l'extrême droite.
"Le rassemblement, c'est le respect de tout associé à des actes, ce ne peut être l'obligation, pour chaque socialiste, de se convertir à la 'fronde'", écrivent les députés Christophe Caresche et Gilles Savary dans les colonnes du Monde, précisant s'exprimer au nom du Pôle des réformateurs du PS.
"Convaincus que le duel Fillon/Le Pen n'est pas inscrit dans les faits, nous restons fidèles à une ligne politique en phase avec les grands enjeux du temps présent", ajoutent-ils.
Conscients de la "responsabilité écrasante qui pèse aujourd'hui sur les forces progressistes", les deux députés refusent "à la fois la brutalité d'une droite qui a aiguisé son esprit de revanche au rythme des 'manifs pour tous' et le naufrage d'une extrême droite qui n'a jamais aimé la France".
"Mais nous ne pensons pas davantage que l'avenir puisse passer par cette aventure aléatoire à laquelle nous convierait une gauche radicalisée", expliquent-ils.
"C'est pourquoi nous revendiquons haut et fort un droit de retrait de la campagne présidentielle car les conditions de notre soutien à la candidature de Benoît Hamon ne sont pas réunies", ajoutent-ils, évoquant un "cas de conscience inédit".
"Comment porter un projet présidentiel conçu comme l'antithèse d'une action de mandature que nous avons soutenue et dont nous revendiquons les avancées ?" poursuivent les deux députés.
 Interrogé sur France Inter sur la tribune des réformateurs, le ministre de l'Economie Michel Sapin a estimé qu'on avait "parfaitement le droit de ne pas faire campagne pour quelqu'un".
"Si Benoît Hamon n'est pas fier (...) de manière argumentée de ce qui a été fait (pendant le quinquennat), il y aura une difficulté et cette difficulté mènera à l'échec", a-t-il dit.
Benoît Hamon, qui a obtenu lundi le soutien sous conditions du Premier ministre Bernard Cazeneuve, a déclaré qu'il ne changerait pas de cap ou de programme mais qu'il " enrichirait des contributions des uns et des autres".
La victoire de l'ex-ministre de l'Education, tenant de l'aile gauche du PS, a soulevé la question de l'avenir du Parti socialiste, dont certains élus ont déjà rallié la candidature concurrente d'Emmanuel Macron.
"Effectivement, un certain nombre d'élus, de militants ou d'électeurs regardent ce qui se passe du côté d'Emmanuel Macron", reconnaît le secrétaire d'Etat chargé du Développement et de la Francophonie Jean-Marie Le Guen dans une interview au Parisien publiée mardi. "Mais il y a encore beaucoup trop d'inconnues, de flou sur son programme, ses orientations et sa méthode de rassemblement."
A la question de savoir s'il craint un exode des réformistes du PS, Jean-Marie Le Guen répond que cela le ne "gêne" pas.
"On peut être socialiste et appeler à voter Macron. Quand les frondeurs ont frondé, ils n'ont pas demandé un droit de retrait !", souligne-t-il.
"La candidature de Benoît Hamon est indiscutablement très clivante, à lui de faire des gestes", poursuit-il. "Sa stratégie ne semble pas être de rassembler sa famille mais d'aller concurrencer Jean-Luc Mélenchon. Il n'est pas dans une logique présidentielle mais de recomposition de la gauche de la gauche. Mais cela ne mènera à rien", conclut-il.


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