L’Union est restée trop longtemps au point mort Le Moussem culturel d’Asilah planche sur le devenir de l’UMA

Le Moussem culturel d'Asilah a réservé le dernier volet de son programme à un débat sur le rôle des élites dans la perspective de l'édification de l'Union du Maghreb. Un débat pour réfléchir sur cette nécessaire union restée trop longtemps au point mort mais qui, aujourd'hui, s'impose et se pose comme une alternative incontournable pour les pays et les peuples maghrébins. Sur cette nécessaire union, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, a souligné que ce désir d'union n'est pas un vœu pieux mais un objectif partagé par les peuples maghrébins et les élites, jugeant nécessaire la consolidation des échanges culturels entre les pays maghrébins pour réaliser cette union. Il a ainsi affirmé que les élites longtemps attirées par le pouvoir, expriment aujourd'hui le même désir d'union que les peuples maghrébins, attribuant ce revirement positif aux dernières mutations survenues dans les pays arabes et certains pays maghrébins.  De même, Mohamed Amine Sbihi, ministre de la Culture, a estimé que cette nouvelle donne est aujourd'hui propice à la construction de l'union maghrébine, appelant les intellectuels à promouvoir une culture unioniste qui puisse influencer les décideurs politiques. Tout en déplorant le retard injustifié et le temps perdu pour réaliser le pacte de Marrakech, il a souligné que les pays maghrébins partagent une histoire commune et des spécificités similaires propices à leur union. 

Même opinion exprimée par Mohamed Benaïssa, président de la Fondation du Forum d'Asilah, qui a noté que les pays maghrébins, forts des acquis du mouvement de changement populaire, se trouvent aujourd'hui à la croisée des chemins, plus que jamais convaincus de la nécessité de s'unir pour toujours. Par conséquent, les élites maghrébines n'ont plus d'excuse pour ne pas suivre le mouvement, a-t-il dit, estimant que la réalisation de l'Union maghrébine est aujourd'hui une nécessité vitale pour les peuples de la région. Un avis également partagé par Mme Ouatif Tachani, ministre libyenne de la Culture et de la société civile, qui, après avoir évoqué la difficile et douloureuse libération du peuple libyen, a regretté le fait que l'Union du Maghreb Arabe reste à ce jour et après tant de décennies, un vœu pieux, un slogan creux. Tout en évoquant certains blocages politiques et culturels à l'origine de la non-réalisation à ce jour de l'union, elle a affirmé que cette édification qui tarde à se concrétiser est non seulement désirée par les peuples maghrébins mais aussi par la communauté internationale. Et pour sortir l'UMA de sa léthargie, le chercheur tunisien Abedjalil Tamimi, propose de mener une vaste campagne sur les réseaux sociaux pour amener les décideurs à accélérer le rythme de cette union alors que le romancier algérien, Ouassini Al Arj, a appelé à une réflexion profonde sur les raisons de cette situation de blocage, estimant que l'Union des pays maghrébins est plus qu'un choix, une destinée. Autre désir d'union, celui exprimé par l'écrivain mauritanien, Abdellah Ould Bah qui a fait observer que la construction de l'Union maghrébine devrait a priori passer par une réflexion sur ses fondamentaux identitaires et géopolitiques.