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Driss Lachguar : L’USFP s’engage à s’opposer à toute loi sur le droit de la grève visant à compromettre les acquis sociaux
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Nous en sommes à l’entame de la dernière étape avant d’en finir avec le dossier du Sahara pour nous consacrer entièrement au grand projet de développement
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Driss Lachguar préside la réunion du Conseil national de la Chabiba
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L’USFP exprime sa grande fierté de la teneur du Discours Royal prononcé à l’occasion du 49ème anniversaire de la glorieuse Marche Verte
Khaoula Lachguar (rapporteur de la Commission économique de l’USFP), seule femme du panel, a été la première à prendre la parole en dressant un état des lieux de l’économie marocaine et de ses fondamentaux macroéconomiques de 1998 à 2016 en se basant sur les rapports des établissements nationaux comme Bank Al Maghrib et le HCP ou encore sur ceux de grands cabinets internationaux comme le rapport du McKinsey Global Institute «Lions on the move II».
Mme Lachguar a ainsi rappelé que le Maroc a bénéficié sur les 16 dernières années d’une économie globalement stable et de fondamentaux relativement solides. A ce titre, le taux de chômage est passé de 22% en 1998 à 8,9% en 2011 pour remonter à 9,7% en 2015, l’inflation a été maîtrisée durant toute la période, l’accès aux services de base s’est significativement amélioré et le taux de pauvreté relative est passé de 16,3% en 1998 et à 6,2% en 2011 pour malheureusement repasser à la hausse en 2015.
Ce constat globalement positif ne devrait pas nous faire oublier les revirements des 5 dernières années du mandat Benkirane. En effet, Mme Lachguar a rappelé qu’en dehors des pays pétroliers et des trois pays frappés de plein fouet par le tumulte du «printemps arabe», le Maroc est le seul pays d’Afrique qui a enregistré une baisse de sa croissance sur la période 2011-2015. Une analyse comparative du taux de croissance, du taux de chômage, et du doing business entre la période 2000-2011 et 2012-2016 permet en effet d’identifier les deux causes suivantes :
- D’abord l’incapacité des gouvernements Benkirane à repenser le modèle économique des années 2000 qui est arrivé à son terme. En effet, de 1998 à 2011 les gouvernements El Youssoufi, Jettou et Fassi ont fondé leur stratégie de croissance essentiellement sur l’expansion de la demande intérieure, soutenue en particulier par une forte augmentation des investissements publics (le ratio d’investissement total par rapport au PIB a augmenté de cinq points de pourcentage entre la décennie 1990 et la décennie 2000). L’augmentation de la demande a été également soutenue par des hausses de salaires liées à l’ajustement du salaire minimum et celui des retraites de la Fonction publique. Aussi, cette stratégie a eu des effets positifs tant sur le plan économique que sur celui du développement humain. Cependant, elle a eu un effet non désiré puisqu’elle a profité aux importations, en l’absence d’une offre de production nationale à même d’absorber la demande intérieure.
Ce constat qui date de la fin des années 2000 n’a pas été pris au sérieux par les gouvernements Benkirane qui n’ont initié aucune nouvelle politique économique;
- Ensuite, les points positifs que le Maroc a cumulés durant les années 2000 ont été cassés durant le mandat Benkirane avec la dégradation de l’environnement des affaires, en particulier la problématique de la corruption et du système judiciaire, l’augmentation du chômage (pour la première fois depuis le gouvernement El Youssoufi, un gouvernement marocain enregistre une hausse nette du chômage sur la totalité de son mandat) et la dégradation du niveau de vie des Marocains.
Suite à ce diagnostic, Mme Lachguar a exposé les principales lignes du programme USFP dans le domaine économique et en matière d’environnement des affaires. Elle a rappelé à ce titre que le programme USFP s’articule autour de 5 priorités qui se déclinent en 555 mesures téléchargeables sur le site Internet du parti (www.usfp.org.ma).
Après un premier tour de table où chaque représentant de parti devait exposer sa vision du modèle économique marocain, les journalistes ont demandé aux intervenants de préciser leurs propositions en matière de promotion du tissu industriel national. A ce titre, Mme Lachguar a rappelé qu’il n’est pas possible de stabiliser la croissance marocaine sans renforcement de l’outil de production industrielle. De ce fait, l’USFP vise à mettre en place une nouvelle politique industrielle à même d’accélérer véritablement le processus d’industrialisation du Maroc, de maximiser la valeur ajoutée produite localement, et de créer 225.000 emplois à fin 2021, et ce à travers les principales mesures suivantes :
- Décupler les efforts de recherche et développement (R&D) du secteur (exp. établir un crédit d’impôt R&D) ;
- Mettre à niveau les ressources humaines dans le secteur industriel (exp. établir un contrat-programme de formation par filière, liant le Ministère de l’Industrie, les régions, l’OFPPT, le ministère de l’Education nationale et le patronat)
- Accroître le financement octroyé aux PME de 50% à travers à la fois une subvention des taux de crédit et une garantie de l'Etat pour les PME/PMI des secteurs porteurs;
- Augmenter le taux d’intégration des chaînes de valeur et renforcer les rapports entre grandes entreprises et PME ;
- Réorganiser et optimiser l’efficacité de l’action publique d’appui au secteur industriel à travers, entre autres, la coordination des politiques sectorielles, de la politique industrielle, des plans de développement régionaux, sous l’égide de la Commission nationale de la Coordination et de la cohérence des politiques publiques.
Mme Lachguar a illustré ses propos par plusieurs exemples de problématiques nationales (exp. inaadéquation des programmes de formation professionnelle, manque de cohérence dans l’action gouvernementale) et de modèles de réussite étrangèrs aussi bien dans le secteur de l’industrie, du tourisme ou de l’offshoring.
A la fin et en réponse à l’interrogation de l’assistance sur la garantie qu’un citoyen peut avoir face aux promesses électorales, Mme Lachguar a appelé les électeurs à se renseigner sur le bilan de chaque parti dans les différents gouvernements auxquels il a participé et de faire en l’occurrence la comparaison entre le bilan du gouvernement El Youssoufi (dirigé par l’USFP) et le gouvernement Benkirane pour se rendre compte de la capacité des politiques à tenir leur parole.