L’USFP et l’Istiqlal renforcent leur alliance

Signature d’un mémorandum commun et appel à un dialogue national pour l’opérationnalisation démocratique de la Constitution


Libé
Mercredi 2 Avril 2014

L’USFP et l’Istiqlal renforcent leur alliance
L’Union socialiste des forces populaires et le Parti de l’Istiqlal ont fait un nouveau pas pour concrétiser leur alliance en signant, ce lundi, un mémorandum destiné à renforcer leur action commune au niveau local, provincial, régional et également sectoriel.
Cet important document a été signé lors d’une réunion tenue au siège central du parti de la Rose à Rabat présidée conjointement par le Premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachguar, et le secrétaire général du PI, Hamid Chabat et en présence du président de la Commission administrative de l’USFP, Habib El Malki, et du président du Conseil national du PI, Taoufik Hejira.
Les dirigeants des deux partis qui ont scellé cette alliance stratégique après que le PI a claqué la porte du gouvernement Benkirane, sont conscients que pour donner un sens à leur alliance, il faut passer de la coopération au niveau central à celle au niveau local, provincial, régional et sectoriel.
Dans ce sens, le Premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachguar, a mis en relief le fait que la direction des deux partis a décidé d’adresser un mémorandum commun à leurs bases afin de renforcer l’action commune au niveau politique, économique et social dans les régions et les provinces. Les secteurs de la femme et de la jeunesse des deux partis sont eux également appelés à coordonner leurs efforts pour que la coopération entre l’USFP et le PI ne reste pas l’apanage des seules directions, mais qu’elle puisse devenir verticale et transversale. 
Driss Lachguar a également rappelé que la première action commune entre l’USFP et le PI était la commémoration de l’anniversaire du Manifeste de l’Indépendance au cours de laquelle ils avaient lancé un message clair à qui de droit, que l’Ittihad et l’Istiqlal répondent toujours présent quand il s’agit de défendre les intérêts de la Nation, précisant que ces deux partis qui ont lutté  pour l’Indépendance et la liberté du Maroc sont en train de lutter aujourd’hui pour la justice sociale, la démocratie, la dignité et la liberté des citoyens marocains.
C’est un fait historique que personne ne peut nier, a poursuivi le Premier secrétaire de l’USFP, en précisant que l’action commune entre les deux partis a permis au pays de réaliser plusieurs acquis politiques, économiques et sociaux, que la politique des marchands du Temple veut liquider. 
Tous les indices prouvent que la politique menée par l’actuel gouvernement va dans le sens de la liquidation des acquis obtenus après une âpre lutte du peuple marocain. L’Exécutif tergiverse pour ne pas opérationnaliser de manière participative les dispositions de la Constitution de 2011, empiète sur le droit de l’opposition parlementaire de proposer des lois au même titre que le gouvernement, et refuse de dialoguer avec les centrales syndicales. C’est pour contrer cette politique catastrophique, que l’USFP et le PI ont appelé lors de cette réunion à un dialogue national avec les autres partis politiques, les syndicats et les organisations de la société civile qui luttent voire défendent une lecture participative et démocratique de la mise en œuvre de la Constitution de 2011.
Pour sa part, le secrétaire général du PI, Hamid Chabat, a qualifié la situation politique, économique et sociale de «catastrophique», tout en dénonçant le gouvernement Benkirane qui «a terni  l’image du Maroc aussi bien à l’intérieur qu’à l’étranger ou dans les rencontres internationales auxquelles prend part le chef du gouvernement en tant que représentant de S.M le Roi. Et cela portera atteinte aux relations internationales du Maroc ».
Il a mis en garde contre la tension sociale qui prend de plus en plus d’ampleur dans les villes et campagnes à cause de la politique antisociale du gouvernement, rappelant que les partis du Mouvement national qui ont lutté pour la liberté et la dignité, sont prêts à poursuivre la lutte pour contrecarrer les régressions au niveau des acquis réalisés.
Le dirigeant  istiqlalien a mis également en garde contre non seulement la mainmise du PJD sur l’institution parlementaire, mais aussi sur toutes les institutions du pays, lequel PJD considère que toute critique émanant d’un parti de l’opposition, d’un syndicat,  des médias ou encore de la société civile, constitue une atteinte à son égard.  
Quant à l’action commune des organisations des deux partis au niveau des provinces et des régions, Hamid Chabat a reconnu que cette tâche ne sera guère aisée, en soutenant cependant que les obstacles éventuels pourront être surmontés grâce à «la forte volonté et au sérieux des militants des deux partis». 

M.T

Mémorandum sur  la coordination 
sectorielle, régionale, provinciale et locale
 
Opérationnalisant le processus de coordination entre le Parti de l’Istiqlal et l’Union socialiste des forces populaires ; appliquant les contenus de la Charte de l’action commune signée le 31 octobre 2013, ayant stipulé l’élaboration d’un programme et d’un plan d’action qui représente un pacte fort entre les deux partis en vue de faire passer les convictions communes chez leurs militants et de présenter des alternatives répondant aux attentes des citoyennes et citoyens pour faire face à l’ensemble des grands défis ; et répondant au souhait et aux  attentes des militants des deux partis qui avaient salué ces conventions et la nécessité de leur mise en œuvre aux niveaux national, régional, provincial et local, il a été décidé ce qui suit :
1-La convocation de l’ensemble des organes des deux partis, aux niveaux central, régional, provincial et local, à tenir des rencontres de coordination pour tomber en commun accord sur le programme d’action commune quant à la résolution de toutes les questions et problématiques politique, économique, sociale et culturelle sur les plans régional, provincial et local dans les milieux urbain et rural. De même que de se focaliser sur les questions de proximité qui rend l’encadrement partisan proche des  préoccupations et des intérêts des citoyens et la satisfaction de leurs attentes, ce qui garantit le transfert de la coordination du niveau horizontal à celui vertical, ainsi que l’adhésion de l’ensemble des militantes et militants dans son cadre.
2-La convocation des instances et organes des deux partis œuvrant dans les secteurs féminin, professionnel ainsi que dans celui de la jeunesse à coordonner à travers l’organisation des activités  à caractère d’encadrement  et de rayonnement. Ce qui devra approfondir le débat public sur les questions fondamentales relatives aux différentes couches sociales ou encore la prise de position commune quant aux derniers développements ou l’attitude adoptée vis-à-vis des organisations syndicales et professionnelles, en plus du suivi, de façon claire et objective, de tous les développements pour contribuer à l’enrichissement du débat public et l’amélioration de ses résultats.  
3- œuvrer à l’unification des positions au niveau régional, provincial et local dans toutes les questions, et notamment dans les institutions élues aussi bien dans les collectivités territoriales ou les chambres, et entamer le débat sur les modalités de coordination lors des prochaines échéances.
4- Exhorter les militantes et les militants des deux partis à la participation active dans les activités et les meetings organisés par les organes, et œuvrer à l’organisation des activités communes concernant les diverses questions se rapportant à la chose publique.
5- La mobilisation pour la participation commune et massive aux marches ouvrières du 1er mai 2014 afin de dénoncer la politique antisociale du gouvernement et d’appuyer l’action syndicale commune.
Les directions des deux partis veilleront à la mise en œuvre de cette action de coordination au niveau de la base pour la soutenir et l’appuyer, et résoudre, le cas échéant, toutes les problématiques qui se posent.

L’Union Socialiste des Forces Populaires  
Le Premier secrétaire 
Driss Lachguar
Le Parti de l’Istiqlal
Le Secrétaire général  Hamid Chabat
 


Communiqué commun du Bureau politique de l’USFP et du Comité exécutif du PI
 
Dans le cadre de la poursuite de l’application de la Charte de l’action commune signée par les deux partis, et après avoir passé en revue la situation  politique, économique et sociale du pays, le comité exécutif du Parti de l’Istiqlal et le Bureau politique  de l’Union socialiste des forces populaires, réunis vendredi 31 mars  2014, expriment leur profonde inquiétude au sujet  de la crise qui  persiste à tous les niveaux.  
Les deux  partis considèrent que les espoirs apportés par la réforme  constitutionnelle de 2011 visant la réalisation des progrès sur la voie démocratique  se sont évanouis. Particulièrement, quand  le gouvernement s’est employé à vider tous les acquis de leur essence et à retarder la mise en œuvre de la Constitution ainsi que  l’interprétation de celle-ci de manière négative, ce qui va à l’encontre des attentes du peuple marocain. Un peuple qui aspire à faire de la Loi suprême un outil de séparation des pouvoirs et d’équilibre, de consolidation de la Monarchie parlementaire et de la mise en place des mécanismes législatifs permettant la  bonne gouvernance, la transparence, la lutte contre la prévarication, le respect des droits de l’Homme, la justice, l’égalité et la parité.  
Pire, le chef du gouvernement, les ministres et les parlementaires du PJD œuvrent  de toutes leurs forces à marginaliser le rôle et les prérogatives du Parlement stipulés par la Constitution. Ce qui a conduit à réduire le rôle de l’appareil législatif  alors que l’esprit de la réforme constitutionnelle de 2011 est fondé sur la démocratie parlementaire, en tant qu’outil efficace dans la gestion du dialogue politique, le développement de la force de proposition ainsi que le renforcement de la place de l’opposition, afin que l’exercice législatif ne se transforme pas en chambre d’enregistrement et en simple comptage des voix de la majorité et sa solidarité mécanique avec l’Exécutif.
Cette orientation s’est confirmée clairement à travers les restrictions visant les initiatives législatives de l’opposition, comme en attestent les dernières positions  du gouvernement au Parlement. L’Exécutif a prétendu que l’étape actuelle interdit aux parlementaires notamment ceux de l’opposition de présenter des propositions de lois organisationnelles en arguant que ces propositions interviennent dans une phase de transition. 
Cette régression dangereuse même au niveau des acquis réalisés avant la Constitution de 2011 impose aux forces démocratiques l’ouverture d’un dialogue national  basé sur une méthodologie participative adoptée lors de l’élaboration de l’actuelle Constitution. Une méthodologie  que la présidence du gouvernement refuse délibérément  d’adopter au niveau  du chantier constitutionnel. Elle a même refusé de prendre les mesures nécessaires pour la réussite de ce chantier d’autant que la nouvelle Constitution, contrairement aux précédentes, attribue de larges prérogatives à la présidence du gouvernement en matière de gestion des politiques publiques et de la réalisation des réformes.
Cette situation a donné lieu à une série d’erreurs de la part du gouvernement et de sa majorité dans leur traitement de la Loi suprême et  son interprétation anti-démocratique du droit de l’opposition à légiférer. Ce qui a appauvri l’activité parlementaire et impacté la situation politique à cause de la dévalorisation du rôle des partis politiques  dont  la place a été pourtant renforcée par la Constitution de 2011. 
S’ajoutent à toutes ces pratiques anti-démocratiques, des formes de terrorisme intellectuel, de discours takfiristes, d’injures, de diffamations et de manipulations de la part des responsables du parti qui conduit le gouvernement et de la part des associations et des prêcheurs à leur obédience ainsi que de certains ministres qui sont dans le giron et d’individus mobilisés à cette fin, en particulier au niveau des réseaux sociaux. 
L’aile prosétylique de ce parti  poursuit sa campagne rétrograde  exploitant tous les espaces mis à sa disposition par l’Exécutif notamment le milieu scolaire et universitaire en vue de mener sa propagande politique et idéologique.  
Tous ces agissements ont conduit à une déviation du processus démocratique  attendu par le peuple marocain, après le discours Royal  du 9 mars 2011 et ce qui en est suivi de débat politique au tour des grandes réformes et du consensus national.
Tout en procédant à un diagnostic de la scène politique, l’USFP et le PI confirment que la situation économique et sociale du pays  n’est pas moins grave que celle politique. L’ensemble des indicateurs annoncent que la crise est profonde et que ses répercussions négatives vont se poursuivre devant l’incapacité du gouvernement à trouver  et présenter des solutions appropriées  pour mettre fin à l’hémorragie continue des indicateurs de croissance, arrêter la série  des augmentations des prix, et  cesser de porter atteinte aux acquis sociaux, syndicaux  de la classe ouvrière et d’endetter  davantage le pays  en recourant aux institutions financières internationales.
Les deux partis dénoncent fermement les pratiques répressives à l’encontre de tous les mouvements de protestation et les revendications de plusieurs catégories sociales et professionnelles, ainsi que le gel du dialogue avec les centrales syndicales, la restriction des droits syndicaux et la tentative de faire passer des dispositions dangereuses dans le dessein de porter atteinte au régime de la protection sociale.
Ce sombre tableau, qui touche les domaines de l’éducation, de l’enseignement, de la culture, des médias et des droits de la femme, confirme la crédibilité des positions prises par les deux partis au sujet de cette expérience gouvernementale. De ce fait, les deux partis exhortent toutes les forces nationales et démocratiques, ainsi que toutes les organisations syndicales actives et celles de la société civile ayant une tendance nationale à unifier leurs efforts pour faire face au danger de la régression, du recul et du sous-développement, à militer afin de consolider une alternative réelle à même de répondre aux aspirations du peuple marocain.
Dans ce cadre, les deux partis, qui réitèrent leur détermination à mobiliser leurs potentiels pour mettre à exécution toutes les conventions stipulées par la Charte de l’action commune, décident ce qui suit :
1-Appel lancé à l’ensemble des partis, des syndicats et des associations à prendre part à un dialogue national en vue de mettre en œuvre les dispositions de la Constitution et de contrer toutes les tentatives de déviation des nobles objectifs qu’elle explicite dans son texte. Et ce, dans le cadre d’une méthodologie démocratique pour ouvrir un dialogue global autour de ce document fondamental, et faire participer l’ensemble des potentialités nationales à la mise en place des fondements réels de la Monarchie parlementaire comme stipulé par la réforme constitutionnelle.
2-Soutien de la Marche ouvrière du 6 avril et les préparatifs conjoints pour les festivités du 1er mai 2014 en vue d’exprimer d’une manière forte le rejet catégorique de la politique sociale du gouvernement, de consolider l’action commune des centrales syndicales et de préserver les couches populaires de la tendance capitaliste sauvage qui se traduit par les augmentations successives des prix, la régression de plusieurs acquis et le gel de la politique de l’emploi. Et ce, en invitant les militantes et militants des deux partis à se mobiliser en vue d’une participation conjointe aux marches ouvrières.
3-Organisation d’une caravane conjointe de mobilisation et de coordination au niveau de la base entre les deux partis, à travers la tenue de rencontres communes entre les responsables des régions et des provinces afin d’opérationnaliser l’alliance et la coordination à tous les niveaux. Il sera annoncé prochainement le programme de ces rencontres.
4-Formation d’une cellule conjointe entre les deux partis pour la coordination permanente entre les organisations de la Chabiba, des femmes, ainsi que dans les différents secteurs en vue d’unifier les positions et de mener des actions militantes communes concernant les dossiers cruciaux de ces catégories. 


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