Des discussions entre pays membres et avec la Russie - qui n'est pas membre de l'Organisation des pays exportateurs - doivent avoir lieu en marge d'une conférence internationale sur l'énergie à Alger, sur la base d'un constat largement partagé: entre 45 et 50 dollars, le prix du baril reste bien trop bas.
L'Arabie saoudite et l'Iran, rivaux de longue date sur le marché pétrolier comme sur la scène diplomatique, émettent des signaux parfois contradictoires sur leur volonté de coopérer, tout comme la Russie.
En coulisse, des experts de l'Opep s'efforcent de régler les derniers détails d'un accord de limitation de la production susceptible de faire remonter le prix du baril tout en permettant aux ministres du Pétrole qui le signeraient de crier victoire dans leur pays.
"Cette fois-ci, je crois que (la situation) est un peu différente parce que les circonstances sont un peu plus favorables", a déclaré jeudi Falah Alamri, le gouverneur irakien à l'Opep.
L'Irak, l'Arabie saoudite, l'Iran et la Russie ont chacun porté leur production à son plus haut niveau historique depuis un an pour tenter de conforter leurs parts de marché.
L'Irak est considéré comme l'un des principaux obstacles à un accord sur la production car il souhaite augmenter encore la sienne l'an prochain. La Russie et l'Iran, eux, ont probablement atteint un pic en matière de production tandis que l'Arabie saoudite n'a jamais fait la preuve qu'elle pouvait produire plus qu'aujourd'hui
Mais Falah Alamri assure que l'Irak ne barrera pas la route à un compromis. "Nous n'avons pas l'intention d'inonder le marché, nous avons l'intention de soutenir le marché (...) Nous ne participerons à aucune initiative qui se traduirait par une baisse des cours", a-t-il dit.
Une première tentative de compromis a échoué au printemps, l'Arabie saoudite ayant exigé que l'Iran contribue à l'effort collectif, ce que Téhéran a refusé en arguant de la nécessité de ramener ses pompages à leur niveau d'avant les sanctions internationales levées en début d'année.
La production iranienne a stagné ces derniers mois mais Téhéran insiste toujours sur la nécessité de bénéficier d'exemptions en cas d'accord au niveau de l'Opep.
Plusieurs sources ont rapporté que Saoudiens et Iraniens avaient eu des discussions cette semaine à Vienne pour tenter d'esquisser ensemble les contours d'un compromis. D'autres sources ont expliqué que les chiffres de production auxquels s'appliquerait un gel ou une baisse des pompages étaient au cœur du débat.
Plusieurs autres sources ont précisé que la Libye et le Nigeria pourraient bénéficier d'exemptions, leur production étant actuellement limitée par des troubles.
L'Opep produit actuellement environ 33,5 millions de barils par jour (bpj), la Russie et les Etats-Unis 10 à 11 millions de bpj chacun. Ces niveaux élevés ont conduit à l'accumulation sur le marché mondial de stocks qui dépassent aujourd'hui trois milliards de barils, empêchant une remontée durable des cours.