"Il y a une nécessité accrue de conclure un accord pour mettre un terme à la guerre et former un nouveau gouvernement représentant tous les Yéménites", a affirmé le responsable de l'ONU. "Il faut mettre un terme au sang versé" et "ne pas s'accoutumer à la guerre", a-t-il insisté lors de cette réunion publique du Conseil suivie de consultations à huis clos.
Les rebelles houthis, alliés à des unités militaires restées fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh, ont pris le contrôle de la capitale yéménite Sanaa en septembre 2014 avant d'étendre leur emprise dans le pays. En mars 2015, l'Arabie Saoudite a pris la tête d'une coalition arabe pour venir en aide aux forces progouvernementales regroupées dans le Sud.
Le conflit a fait quelque 8.500 morts et près de 49.000 blessés et provoqué une grave crise humanitaire, selon l'Organisation mondiale de la santé.
Lors de leurs consultations, "les membres du Conseil de sécurité ont réaffirmé la nécessité pour toutes les parties, en particulier les Houthis, de s'engager de manière significative sur la proposition globale pour la paix de l'envoyé spécial de l'ONU et de progresser vers un cessez-le-feu et la résolution du conflit", a déclaré à l'issue de la réunion l'ambassadeur français, François Delattre, président en exercice du Conseil.
"Les membres du Conseil de sécurité ont fortement regretté l'absence de progrès du processus politique et la détérioration de la situation humanitaire", a-t-il aussi affirmé.
Pour Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, "au Yémen, personne n'est gagnant sur le terrain de la bataille. Le grand perdant, c'est le peuple yéménite". Il a appelé à la tenue "de négociations de paix globales". "On travaille sur des mesures pour permettre un retour à la table des négociations", a-t-il dit, sans autres précisions.
Selon une source diplomatique, l'envoyé spécial de l'ONU "veut sortir de l'approche" focalisée jusqu'à présent sur le port de Hodeida (ouest) pour permettre la relance du trafic maritime et faciliter l'arrivée de l'aide humanitaire au Yémen. Il souhaite "un dispositif plus général", englobant plusieurs points de fixation, et définir plusieurs "mesures de confiance" qui permettent d'aboutir à un cessez-le-feu, a précisé cette source.
Toutes les négociations et tentatives de cessez-le-feu ont échoué depuis trois ans au Yémen et le processus onusien semble toujours dans l'impasse.
La réouverture au trafic aérien de l'aéroport de Sanaa et au trafic maritime du port de Hodeida sont "des éléments essentiels pour alléger la crise humanitaire", a aussi souligné le représentant de l'ONU. "Le choléra a tué plus de 2.000 personnes et touche chaque jour de plus en plus de Yéménites", a-t-il précisé.
Selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), le nombre de cas suspects de choléra est désormais estimé à 900.000 d'ici la fin de l'année au Yémen.