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Le ministre suédois des Affaires étrangères Carl Bildt a annoncé hier que le Sri Lanka lui avait refusé l’entrée sur son territoire dans le cadre d’une mission européenne de médiation dans le conflit entre Colombo et les Tigres tamouls.
Bildt devait se rendre au Sri Lanka en compagnie de ses homologues français Bernard Kouchner et britannique David Miliband.
Le Sri Lanka a également refusé lundi aux Nations unies d’entrer dans la zone de guerre du Nord-Est de l’île où sont bloqués au moins 50.000 civils, a déploré le chef humanitaire de l’ONU, qui a toutefois salué le ralentissement annoncé par Colombo de son offensive militaire.
Au terme d’une visite de trois jours, John Holmes a admis ne pas avoir obtenu “le feu vert” du président Mahinda Rajapakse pour dépêcher dans la région du conflit une équipe humanitaire de l’ONU, comme l’avait réclamé le secrétaire général Ban Ki-moon.
“Nous n’avons pas d’accord pour cela (...) Je suis déçu”, a ajouté le responsable des Affaires humanitaires aux Nations unies en rappelant que “plus de 50.000 civils” étaient pris au piège sur la bande côtière de 10 km2 où sont acculés les Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE). Colombo a expliqué au diplomate que “les conditions de sécurité n’étaient pas réunies pour qu’une équipe de l’ONU se rende” sur le théâtre des opérations, a rapporté M. Holmes.
Le Britannique était venu réclamer “une pause humanitaire afin de faire entrer des travailleurs humanitaires dans la zone du conflit”. Les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne ont également renouvelé leur appel à un “cessez-le-feu humanitaire”.
Selon l’ONU, plus de 6.500 civils ont probablement été tués et 14.000 blessés depuis que l’armée a lancé en janvier son offensive “finale” dans un Nord-Est aujourd’hui dévasté.
L’ONU pense que plus de 100.000 personnes ont fui la zone de guerre depuis le début, le 20 avril, d’un exode massif de Tamouls.
D’après Colombo, il reste 15.000 à 20.000 civils servant de “boucliers humains” aux Tigres et l’armée affirme en avoir “sauvé” 113.000 en une semaine, grâce à “la plus grande opération de libération d’otages dans l’Histoire”.
Mais ces réfugiés représentent un “énorme défi”, a prévenu M. Holmes.
Soumis depuis une semaine aux pressions internationales et à la colère de la diaspora tamoule en Occident, le Sri Lanka a assuré ralentir son offensive contre la poche rebelle.
Persuadé d’être en train de gagner une conflit amorcé en 1972, le gouvernement a dit avoir ordonné aux forces armées de “cesser d’avoir recours aux armes de gros calibre, avions de combat et bombardements aériens qui pourraient provoquer des victimes civiles”.
M. Holmes s’en est félicité, tout en “espérant que cela serait authentiquement respecté, cette fois, (car) cela n’a pas été le cas dans le passé”.
De fait, l’armée a souvent affirmé ne pas utiliser d’armes lourdes contre l’enclave des Tigres. Et un responsable gouvernemental a précisé à l’AFP qu’il ne s’agissait “ni de la fin de l’opération militaire, ni d’un cessez-le-feu”.
En effet, les militaires “ont mené dans l’après-midi deux attaques aériennes”, a affirmé à l’AFP le porte-parole du LTTE, S. Puleethevan. Les troupes ont aussi fait feu à l’arme lourde, a dénoncé le site Internet Tamilnet.com proche des Tigres.