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"Tout en reconnaissant la décision américaine de ne pas poursuivre les séparations (des enfants de migrants et de leurs parents), nous comprenons que la pratique sera désormais de détenir les enfants avec leurs parents. Or nous avons dit qu'un enfant ne devrait jamais être détenu du fait du statut migratoire de ses parents", a déclaré Ravina Shamdasani, la porte-parole du HCDH, lors d'un briefing à Genève.
Donald Trump, face au tollé provoqué par sa politique de "tolérance zéro" à la frontière mexicaine, a ordonné jeudi à l'administration américaine de réunir les familles de migrants dont les parents et les enfants ont été séparés à leur arrivée aux Etats-Unis.
Mais on ignore comment et quand les quelque 2.300 mineurs qui ont été séparés de leurs parents au cours des dernières semaines seront réunis avec eux. On ne sait pas non plus où seront les familles le temps que les parents arrêtés en condition de séjour irrégulière soient poursuivis au pénal.
L'armée américaine a, par ailleurs, reçu l'ordre de se préparer à accueillir dans des bases militaires jusqu'à 20.000 enfants de migrants non accompagnés.
Par ailleurs, la crise des plus de 2.000 mineurs sans-papiers séparés de leurs parents aux Etats-Unis a pris un virage inattendu avec la visite d'une Melania Trump souriante et chaleureuse dans un refuge pour enfants clandestins, sur fond de déluge de critiques contre son époux, accusé d'avoir provoqué cette situation "cruelle".
Tentant d'agir jeudi de son côté sur ce sujet brûlant, la Chambre des représentants a reporté à la semaine prochaine le vote d'une réforme de l'immigration, censée mettre un terme définitif aux séparations de ces familles interpellées pour avoir franchi illégalement la frontière avec le Mexique.
"Ils ont peur sans leurs familles", a souligné jeudi la Première dame après avoir rencontré les enfants d'un refuge de McAllen, grande ville texane, qui lui avaient écrit "Bienvenue" sur un drapeau américain.
"Et je vous remercie pour votre dur travail, la compassion et la gentillesse que vous leur donnez en ce moment difficile", a dit au personnel Melania Trump, qui a passé plus d'une heure à rencontrer les élèves.
Une scène inimaginable encore mercredi, avant que Donald Trump ne signe, dans un revirement fracassant, un décret mettant fin aux séparations qu'il avait lui-même encouragées avec sa politique de "tolérance zéro" face aux clandestins.
De l'aveu-même du milliardaire, la discrète Melania Trump a joué un rôle dans l'adoption de ce décret, qui ne règle toutefois pas la question des plus de 2.300 mineurs arrachés à leurs parents depuis la mise en oeuvre de sa politique début mai.
Quand retrouveront-ils leurs familles? Débordées, plusieurs associations qui tentent de les réunir ont dénoncé jeudi le "chaos" causé par l'administration Trump.
Les enfants attendent dans des conditions déplorables, a souligné Alan Shapiro, un pédiatre qui s'est rendu dans plusieurs centres pour l'Académie américaine de pédiatrie. Il dit avoir vu des enfants "qui n'arrivent plus à parler", d'autres devenus incontinents ou prostrés.
Le Pentagone a lui reçu l'ordre de se préparer à héberger sur des bases militaires 20.000 mineurs migrants entrés sur le territoire américain non-accompagnés par des adultes.
Comment puis-je "aider à réunir ces enfants avec leurs familles aussi vite que possible?", a demandé Melania Trump au personnel du refuge.
Le centre accueille une soixantaine de mineurs âgés de 5 à 17 ans, originaires du Honduras et du Salvador. La plupart sont des adolescents qui ont fait le voyage seuls depuis ces pays rongés par la violence. Six ont été séparés de leurs parents.
L'idée du voyage est venue "à 100%" de Melania Trump, a précisé sa porte-parole, Stephanie Grisham.
Si l'opération préparée dans le plus grand secret a réussi son effet choc, elle a été perturbée par les images de la Première dame vêtue d'une veste sur le dos de laquelle étaient imprimés ces mots: "Je m'en fiche complètement, et vous?"
Les réseaux sociaux se sont immédiatement enflammés, ce qui ne l'a cependant pas empêchée de porter la même veste devant les photographes à son retour à Washington.
Sa porte-parole a assuré qu'"il n'y avait pas de message caché" derrière cette inscription. Mais Donald Trump est lui-même venu la contredire, affirmant dans un tweet que sa femme avait en fait voulu parler "des médias +Fake News+".