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Dans ce courrier consultable en accès libre sur Internet, l’ONSSA informe la FIFEL du retrait des pesticides à usage agricole à base de glyphosate, et plus précisément, ceux en association avec le co-formulant POE-Tallowamine « dans le cadre de l’application de la loi numéro 42-95 relative au contrôle et à l’organisation du commerce des produits pesticides à usage agricole notamment son article 5 (…) après avis de la commission des pesticides à usage agricole réunie les 28 et 29 décembre 2017, car ils pourraient présenter un risque inacceptable pour la santé humaine», fut-il indiqué tout en précisant que « les autres produits à base de glyphosate restent toujours autorisés pour répondre aux besoins des agriculteurs ».
La POE-Tallowamine est un surfactant, c'est-à-dire un mélange complexe dérivé du suif qui a pour rôle d'augmenter la mouillabilité de la surface des plantes et d'aider à la pénétration de la matière active dans la plante. Le glyphosate, quant à lui, est un herbicide non sélectif absorbé par les feuilles et ayant une action généralisée, autrefois produit sous brevet, exclusivement par Monsanto à partir de 1974, sous la marque Roundup.
L’application de cette décision par l’ONSSA revêt un caractère courageux, au regard du poids et de la puissance des multinationales qui produisent ces pesticides, pouvant être déclinés sous formes d’insecticides (contre les insectes) et fongicides (contre les champignons). Néanmoins, force est de constater que cette interdiction souffre de quelques incompréhensions.
Tout d’abord, le timing du retrait de l’autorisation de commercialisation et d’importation est assez tardif, dans la mesure où l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (l'Anses), l’équivalant français de l’ONSSA, a pris la décision de retirer 132 autorisations de produits contenant le co-formulant POE-Tallowamine, près de deux ans plus tôt, en juin 2016. Et puis quid du glyphosate en soi ? Rappelons qu’il est classé depuis le 20 mars 2015 comme « probablement cancérogène » par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC).
Les dangers des pesticides sur l'environnement sont nombreux et ne font plus aucun doute. En plus de tuer l'espèce visée, contaminer et tuer les autres acteurs de la chaîne alimentaire, à l’instar des oiseaux, qui sont très souvent atteints par les pesticides en mangeant des insectes contaminés, les pesticides polluent l'air que nous respirons, ainsi que les réserves d'eau au point de rendre cette dernière non potable.
Par contre, au jour d’aujourd’hui, il est assez difficile de quantifier avec exactitude, l’ensemble des méfaits des pesticides sur la santé. Ceci dit, un ensemble de dangers sont connus. Même avec une faible exposition, les pesticides peuvent également entraîner de graves conséquences sur la santé, telles que provoquer l'infertilité masculine, des cancers, mais aussi atteindre gravement les fœtus. Car, effectivement, de nombreux cas d'intoxication aiguë aux pesticides, parfois mortels, ont déjà été décelés de par le monde, notamment en milieu agricole, là où l'exposition aux pesticides est la plus importante.