Les Américains "devront demander (une autorisation, ndlr) à notre gouvernement chaque fois qu'ils voudront utiliser un moyen en partance de Sigonella", a précisé la ministre dans une interview mercredi au quotidien Il Messaggero.
Ces frappes seront limitées aux opérations nécessaires "en dernier ressort" pour "la protection des installations et du personnel américain et de toute la coalition" en Libye et "dans toute la zone", a ajouté Mme Pinotti.
"Ce n'est pas une décision liée à une accélération concernant la Libye", où plusieurs pays occidentaux envisagent une intervention armée pour contrer l'avancée de l'EI, a-t-elle insisté.
Par ailleurs le bombardement américain qui a visé la semaine dernière un camp d'entraînement de combattants du groupe Etat islamique en Libye a probablement évité un attentat en Tunisie voisine, a affirmé le Pentagone lundi.
Le raid aérien de vendredi dernier contre le camp des jihadistes près de Sabrata, à l'ouest de Tripoli, avait fait plusieurs dizaines de morts dont Noureddine Chouchane, décrit comme un cadre opérationnel de l'EI, qui serait derrière deux récentes attaques en Tunisie, celles du musée du Bardo (22 morts) et sur une plage et dans un hôtel près de Sousse (38 morts).
Le camp détruit était "concentré sur des entraînements pour mener des opérations, le type d'opérations que l'on a vu en Tunisie", a justifié le porte-parole du Pentagone Jeff Davis.
"Nous sommes certains que (...) la frappe a empêché une tragédie plus grande avec une quelconque sorte d'attaque extérieure. Le type d'entraînement qu'ils menaient ainsi que la proximité avec la frontière tunisienne suggèrent qu'un forfait de plus grande envergure était en préparation".
Dans le camp où, selon le Pentagone, jusqu'à 60 jihadistes s'entraînaient, "des personnes travaillaient en petits groupes synchronisés et coordonnés (...) avec de petites armes", a poursuivi M. Davis.
Le ministère américain de la Défense estime à quelque 5.000 le nombre de combattants de l'EI désormais en Libye, où l'organisation ultra-radicale, jusqu'ici surtout implantée en Syrie et en Irak, voit ses rangs gonfler.