En comptant les 1.361 sauvetages de mercredi, les navires italiens auront récupéré quelque 3.680 personnes ces trois derniers jours, précise la garde-côtes dans un communiqué.
Par ailleurs, 350 migrants, pour la plupart apparemment mineurs, ont été repérés sur un bateau au large de la Sicile. Une opération est en cours pour les amener vers le rivage.
Au cours des trois premiers mois de l'année, plus de 16.000 personnes ont fait la dangereuse traversée entre l'Afrique du Nord et l'Italie, soit 6.000 de plus que dans la même période de l'an dernier.
Le nombre d'arrivées devrait encore grimper dans les mois à venir avec l'amélioration des conditions météorologiques.
Les autorités italiennes ont également fait savoir que l'accord conclu avec Ankara pour limiter le nombre de migrants arrivant en Grèce via la Turquie risquait de se traduire par une augmentation du flux vers l'Italie via la Libye.
Pour l'instant toutefois, la grande majorité des migrants qui empruntent la route méditerranéenne continuent à venir de l'Afrique sub-saharienne. On ne constate pas par cette voie une augmentation importante des arrivées de Syriens, d'Irakiens ou d'Afghans que l'on rencontre principalement sur la voie grecque.
Par ailleurs, huit migrants ont été blessés légèrement et hospitalisés dans la nuit de mercredi à jeudi après une rixe entre Syriens et Afghans, qui campent dans des conditions misérables devant les terminaux du port du Pirée, près d'Athènes, a-t-on appris auprès de la police portuaire.
"Les blessés ont été transférés à l'hôpital Tzanio du Pirée et devaient sortir jeudi soir", a dit à l'AFP une responsable de la police.
Ces rixes sont fréquentes entre les milliers de migrants qui s'entassent depuis plusieurs semaines au Pirée ou dans le camp sordide d'Idomeni, dans le nord du pays à la frontière avec la Macédoine.
Mercredi soir, des centaines de migrants, surtout des Afghans, ont participé à une manifestation dans le centre d'Athènes, organisée par le Mouvement contre la menace raciste et fasciste (Keerfa) et d'autres groupes de gauche de soutien de migrants, pour réclamer "l'ouverture des frontières", fermées par de nombreux pays européens depuis début mars.
Depuis la fermeture de la frontière de la Macédoine, pays voisin de la Grèce, des milliers de migrants sont bloqués en Grèce. Selon les chiffres officiels, 51.400 s'y trouvaient jeudi, dont 11.300 à Idomeni et 5.700 au Pirée.
La Grèce peine à gérer le problème des migrants et réfugiés qui continuent d'arriver quotidiennement sur ses îles en provenance des côtes turques proches.
Malgré l'accord passé le 20 mars entre l'UE et la Turquie visant à endiguer le flux migratoire vers l'Europe, des centaines de personnes arrivent quotidiennement sur les îles grecques, mais à un rythme plus réduit par rapport à celui il y a un mois.
Entre mercredi et jeudi 377 arrivées de migrants ont été enregistrées sur les îles grecques contre 766 entre mardi et mercredi. Les jours précédents, le nombre d'arrivées variait entre quelque dizaines et 260.
"Nous allons examiner l'évolution du flux dans une durée plus longue pour pouvoir tirer des conclusions en tenant compte des conditions météorologiques et d'autres facteurs", a indiqué mercredi soir à l'AFP Yorgos Kyritsis, responsable du service de coordination interministérielle de la gestion migratoire.
Le Parlement grec doit voter prochainement un projet de loi visant à définir les conditions requises qui permettront le renvoi en Turquie des migrants, y compris des demandeurs d'asile, comme le prévoit l'accord UE-Turquie.