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Selon Ali Akbar Salehi, Téhéran continue cependant de respecter les dispositions de l'accord sur le nucléaire conclu en 2015 avec les grandes puissances et dénoncé le mois dernier par le président américain Donald Trump.
Le directeur de l'OEAI a ajouté que l'Iran avait développé ses capacités de production d'électricité sur le site de Natanz.
Le porte-parole de l'organisation avait indiqué lundi soir que l'Iran s'apprêtait à informer l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) de son intention d'accroître sa capacité d'enrichissement d'uranium.
"Dans une lettre qui sera transmise à l'AIEA (...), l'Iran annoncera que le processus d'augmentation de sa capacité de production d'UF6 (hexafluorure d'uranium) débutera mardi", a déclaré Behrouz Kamalvandi, selon des propos rapportés par l'agence de presse Insa.
Le guide suprême de la Révolution iranienne, l'ayatollah Ali Khamenei, a lui-même demandé lundi, dans un discours retransmis à la télévision, que soient entamés des préparatifs en vue d'augmenter la capacité d'enrichissement d'uranium de l'Iran dans l'hypothèse où l'accord signé à Vienne 2015 viendrait à s'effondrer après le retrait des Etats-Unis.
Il a aussi insisté sur l'importance pour la sécurité de l'Iran de son programme de missiles balistiques et prévenu les Européens qu'il ne fallait espérer aucune concession de Téhéran sur ce plan.
"Ce que le guide suprême a voulu dire, c'est que nous devons accélérer certains processus (...) liés à notre capacité nucléaire pour pouvoir aller plus vite en cas de besoin", a commenté Behrouz Kamalvandi.
Depuis le retrait des Etats-Unis de l'accord de Vienne, les autres signataires (Chine, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) s'efforcent de sauver le compromis tout en tentant de faire fléchir Téhéran sur son programme de missiles balistiques et son influence dans la région.
Aux termes de l'accord de 2015, l'Iran a été contraint de réduire ses capacités d'enrichissement de l'uranium-235, qui ne doit plus dépasser 3,67%. L'usage d'uranium pour la production d'électricité à titre civil requiert 3 à 5% d'enrichissement.
Au-delà d'une concentration de 20%, l'uranium est considéré par l'AIEA comme hautement enrichi, ce qui ouvre la voie à des applications militaires. Pour fabriquer une bombe atomique, la teneur en isotope 235 doit être de l'ordre de 80 à 99%.
La reprise de l'enrichissement d'uranium à 20% est l'une des options dont Téhéran dit disposer si les Européens ne parviennent pas à préserver l'accord de Vienne.
Par ailleurs, un ministre israélien a appelé mardi à la formation d'une coalition militaire contre l'Iran si celui-ci se désengage de l'accord international sur ses activités nucléaires et se mettait à enrichir l'uranium à des fins militaires.
Ce ministre s'exprimait sur la radio publique sur fond de profondes incertitudes après l'annonce par les Etats-Unis de leur retrait de l'accord conclu en 2015 par les grandes puissances avec l'Iran, censé tenir ce dernier éloigné de l'arme nucléaire.
Les Européens, la Chine et la Russie, autres signataires de l'accord, veulent le sauvegarder. Pour l'instant, l'Iran reste dans l'accord, mais il a prévenu qu'il relancerait son programme d'enrichissement à "l'échelle industrielle" si l'accord périclitait.
Accusé par les Etats-Unis et Israël de chercher à vouloir se doter de l'arme atomique, l'Iran a toujours affirmé que son programme nucléaire était uniquement à visée pacifique et civile.
Israël se voit comme une cible désignée dans une telle éventualité. Le guide suprême iranien Ali Khamenei a tweeté dimanche qu'Israël était "une tumeur cancéreuse" au Moyen-Orient, qui devait "être éradiquée".