"Une opération militaire a débuté dans les zones occidentales (de la province) d'Al-Anbar pour les libérer de Daech" (acronyme en arabe de l'EI), a affirmé le lieutenant Qassem Mohammedi, l'un des commandants de l'opération.
L'offensive est dirigée par la 7e division de l'armée, des unités de la police et des combattants de tribus locales, soutenus par l'aviation de la coalition internationale sous commandement américain, a-t-il précisé.
La première cible de l'opération est la localité de Aanah, suivie de celles de Rawa et de Al-Qaïm (330 km au nord-ouest de Bagdad), les plus à l'ouest du pays sur les rives de l'Euphrate.
"Nos forces ont commencé à avancer depuis Haditha en direction de Aanah", a indiqué M. Mohammedi à l'AFP.
Haditha, à 200 km au nord-ouest de Bagdad, est la troisième ville de la vaste province d'Al-Anbar et se trouve près du deuxième plus grand barrage hydraulique du pays.
Elle a été la cible de nombreuses attaques jihadistes depuis l'offensive fulgurante de l'EI en juin 2014 mais les tribus locales ont réussi à contrer ces agressions.
"L'heure est venue de libérer les zones occidentales", a affirmé Nadhom al-Joughaifi, un commandant des tribus de Haditha.
En 2016, les forces irakiennes ont repris à l'EI de vastes pans de la province d'Al-Anbar, notamment son chef-lieu Ramadi et la ville de Fallouja. Mais la sécurité dans cette large région désertique frontalière de la Syrie, la Jordanie et l'Arabie saoudite reste précaire et des jihadistes circulent toujours dans la province.
Des dizaines de milliers de membres des forces irakiennes sont actuellement mobilisés sur le front de Mossoul (nord), le dernier grand fief irakien des jihadistes, qui ont perdu plus de la moitié des territoires qu'ils avaient conquis lors de leur offensive fulgurante de juin 2014.
La coalition internationale a doublé à environ 450 le nombre de conseillers militaires qui assistent les forces irakiennes engagées dans la bataille pour reprendre Mossoul aux jihadistes, a indiqué mercredi un porte-parole militaire de la coalition.
Ces conseillers militaires supplémentaires ont été déployés "ces deux dernières semaines" pour renforcer l'armée irakienne dans une nouvelle phase de l'offensive, a indiqué le colonel américain John Dorrian, qui s'exprimait en vidéo-conférence depuis Bagdad.
Par ailleurs, un attentat à la voiture piégée revendiqué par les djihadistes de l'Etat islamique (EI) a fait six morts et 15 blessés jeudi dans la banlieue est de Bagdad, rapportent la police et les services médicaux.
L'explosion visait un rassemblement chiite dans le quartier d'Al Obaïdi, indique Amak, l'organe de propagande du mouvement.
Une soixantaine de personnes ont trouvé la mort dans les attentats commis à Bagdad au cours de la semaine écoulée. Plusieurs ont été revendiqués par l'EI, qui dit avoir agi en représailles à l'assaut des forces gouvernementales à Mossoul, son dernier grand fief urbain en Irak.
Les djihadistes ont perdu la majeure partie du territoire dont ils se sont emparés au cours de l'été 2014 et la reconquête de Mossoul scellerait probablement le sort de leur "califat", sans mettre fin à leurs capacités de nuisance.