"Dans le cadre des opérations de libération de Ninive et des secteurs affiliés", les forces armées et les Unités de mobilisation populaire (coalition de milices principalement chiites) "ont entamé la première phase des opérations de conquête", a affirmé dans un communiqué le commandement des opérations conjointes.
Ce commandement supervise, en collaboration avec les Etats-Unis, la lutte antijihadiste.
Le communiqué précise que plusieurs localités ont déjà "été libérées" et que les forces armées poursuivaient leur avancée.
De son côté, Araz Mirkhan, un responsable des forces kurdes peshmergas, a indiqué à l'AFP que "les forces irakiennes à Makhmour ont commencé leur avancée vers al-Qayyara au sud de la ville de Mossoul".
"L'avancée a permis de libérer quatre à cinq villages des terroristes de Daech", a-t-il ajouté, utilisant l'acronyme arabe de l'EI.
Mossoul a été la première grande ville du nord de l'Irak à tomber aux mains des jihadistes lors de leur vaste offensive lancée en 2014.
Les autorités ont annoncé à plusieurs reprises l'imminence d'une offensive pour reprendre la grande métropole peuplée essentiellement de sunnites mais celle-ci a sans cesse été repoussée.
Les forces irakiennes ont obtenu plusieurs succès ces derniers mois contre l'EI, reprenant notamment les villes de Tikrit et de Ramadi avec le soutien des frappes de la coalition internationale. Par ailleurs, l'ONU a indiqué mercredi n'avoir reçu que 15% des fonds demandés pour la crise humanitaire en Irak et a mis en garde contre un "exode" d'Irakiens vers les pays voisins et l'Europe si l'aide n'augmente pas rapidement.
"Le déclic" avant un mouvement important de population, "c'est lorsqu’il n'y a plus d'aide humanitaire de base", a déclaré mercredi aux médias à Genève le directeur des opérations du bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), John Ging, de retour d'Irak.
"Lors de la crise syrienne, nous avons vu cela durant les mois précédant le très grand exode. Les autorités à Bagdad et aussi à Erbil ont insisté à me dire qu'il y avait urgence à fournir une aide humanitaire vitale car autrement nous serions confrontés à un exode encore plus important", a-t-il averti.
Il a appelé à "tirer les leçons de la crise syrienne pour qu'il n'y ait pas une répétition des mouvements de population" comme en Syrie.
Il a relevé que les Irakiens représentaient déjà 16% des migrants (derrière les Syriens et les Afghans) qui arrivent actuellement en Europe.
De retour d'Irak où il a notamment rencontré des représentants du gouvernement et du Kurdistan irakien, M. Ging a expliqué que "tout le monde avait insisté à dire qu'il y a un réel et énorme risque" pour que ce pourcentage "augmente très rapidement".
Dix millions de personnes ont actuellement besoin d'aide humanitaire en Irak, selon les Nations unies qui ne viennent en aide qu'à une partie de cette population. En 2016, l'ONU a reçu seulement 15% des 861 millions de dollars (770 millions d'euros) demandés pour assister 7,3 millions d'Irakiens.
"En ce moment, ils ont un réel et important besoin d'aide humanitaire, c'est une question de survie", a affirmé M. Ging.
"Je n'accepte pas d'entendre dire qu'il n'y a pas d'argent disponible", a-t-il soutenu, soulignant que les montants demandés pour l'aide humanitaire étaient inférieurs à ceux des opérations militaires menées par les pays qui interviennent en Irak.