A l'appel de Berlin, Londres et Paris, les ministres de l'Intérieur de l'Union européenne se réuniront le 14 septembre "pour avancer concrètement" face à la crise migratoire. Les gouvernements français et italien se sont prononcés dimanche pour une action rapide en faveur de l'octroi de l'asile aux réfugiés.
L'Italie fera de l'obtention d'un droit d'asile européen "la bataille des prochains mois", a affirmé dimanche le président du Conseil Matteo Renzi.
Les migrants qui "fuient la guerre, les persécutions, la torture, les oppressions, doivent être accueillis, traités dignement, abrités, soignés", a abondé le Premier ministre français, Manuel Valls.
Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a pour sa part jugé dimanche "scandaleuse" l'attitude de certains pays de l'est de l'Europe face à la crise des réfugiés.
Sur la "route des Balkans", des milliers de migrants - principalement Syriens, Irakiens et Afghans - poursuivaient leur périple vers l'espace Schengen à pied, en bus, en train.
Des centaines d'entre eux ont continué dimanche de franchir la frontière serbo-hongroise, en dépit de l'achèvement d'une clôture de barbelés par la Hongrie - qui a enregistré 50.000 arrivées au mois d'août - sur les 175 km de frontière.
Rares étaient les migrants à entrer en Hongrie en se faufilant sous la clôture de barbelés, sur laquelle on pouvait voir de nombreux lambeaux de vêtements. La grande majorité empruntait la voie de chemin de fer où aucune barrière n'a été érigée, et où les trains ne passent qu'à très faible allure. Des membres des forces spéciales de la police longeaient les champs avec des bergers allemands en muselière.
Les chiffres de migrants quittant quotidiennement la Grèce, pays par lequel ils transitent, pour l'Europe de l'Ouest varient selon les sources. Si l'ONU parle de 1.500 personnes, un employé d'ONG du côté macédonien de la frontière évoque plutôt 3.500 arrivées quotidiennes.
Par ailleurs, à Budapest, un cinquième suspect, un Bulgare, a été interpellé par la police hongroise dans la nuit de samedi à dimanche dans le cadre de l'enquête sur le camion découvert jeudi en Autriche avec 71 cadavres de migrants, a annoncé dimanche la police.
Quatre hommes - trois Bulgares et un Afghan - avaient été arrêtés vendredi. La justice les soupçonne d'être les "petites mains" d'un gang de trafic d'êtres humains.
Le gouvernement autrichien a annoncé qu'il allait "massivement renforcer" les contrôles à la frontière hongroise pour contrer les trafics d'êtres humains.
Autre voie de passage fréquentée par les migrants tentant de gagner l'Europe, la Méditerranée connaît également une suite de tragédies.
Sept corps se sont échoués sur la plage libyenne de Khoms (à environ 120 km à l'est de Tripoli) après un nouveau naufrage, a indiqué dimanche le Croissant-Rouge libyen, qui ignorait encore quand l'embarcation avait chaviré, ainsi que le nombre de personnes qui se trouvaient à bord. En Italie, la justice a ordonné le maintien en détention de dix hommes - sept Marocains, deux Syriens et un Libyen - soupçonnés d'être responsables de la mort de 52 migrants par asphyxie dans la cale d'un bateau, dont les corps avaient été retrouvés mercredi.