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L’Europe est accusée de complicité dans le drame des migrants irréguliers en Méditerranée. En effet, l’UE vient d’être chargée par l’ONG Watch The Med Alarm Phone de ne pas offrir les moyens de sauvetage adéquats ou, pire encore, de ne pas en user quand ils existent. L’ONG a indiqué dans un communiqué publié récemment que les acteurs européens ne parviennent pas à apporter un soutien aux opérations de recherche et de sauvetage à grande échelle menées par les ONG alors que de très nombreux SOS ont été lancés en Méditerranée centrale et que des milliers de personnes ont été en situation de détresse.
«Ces responsables se défendent en arguant du fait qu’ils n’ont pas assez de bateaux de sauvetage, qu’il y a trop de demandes sur ceux existants et que les capacités d’accueil de ces bateaux restent limitées », nous a indiqué une source de Watch The Med Alarm Phone. Et d’ajouter : «Concernant les navires militaires, ils n’interviennent pas dans les opérations de sauvetage et personne ne sait où ils sont positionnés». Des propos qui nous interpellent sur l’efficacité de l’opération Sophia lancée en juin 2015 et dont l’objectif principal a été de lutter contre le trafic des passeurs en Méditerranée ainsi que sur l’opération «Triton» lancée le 1er novembre 2014 au lieu et place de «Mare nostrum» coordonnée par Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières extérieures de l’UE.
Une situation jugée inacceptable vu que l’arrivée massive de migrants à partir de la Libye a été anticipée. L'amélioration du temps encourage les migrants à tenter leur chance en vue de passer à l’autre rive de la Méditerranée. «Aujourd’hui, ce sont les ONG qui sont chargées de rechercher et de sauver les migrants malgré leurs moyens très limités», nous a confié notre source. Et de poursuivre : «Dernièrement, le bateau Luventa a lancé plusieurs appels au secours et demandé l'appui du Centre italien de coordination des sauvetages maritimes (MRCC) à Rome mais ce dernier n’a pas jugé utile de répondre à ses signaux de détresse alors que le Luventa avait pris à son bord tellement de personnes qu’il ne pouvait plus naviguer normalement».
En effet, la semaine dernière a été marquée par un nombre important de migrants en détresse. Selon certains chiffres du portail Internet de la BBC News, plus de 2.000 personnes ont été secourues vendredi dernier et 3.000 samedi dans des dizaines d’opérations de sauvetage séparées selon la garde côtière italienne, sachant qu’au moins sept personnes se sont noyées alors que les ONG ont lutté vaillamment pour sauver plus de 1.500 migrants dans une seule opération.
La plateforme d’aide aux migrants en haute mer (Moas) a déclaré avoir sauvé au moins 453 personnes et que ses opérations ont commencé samedi et continué sans arrêt jusqu'au dimanche après-midi. Une première, a déclaré cette organisation. L'ONG italienne Sea Eye et le groupe allemand Jugend Rettet ont également participé à ces opérations de sauvetage. Médecins sans frontières (MSF) a déclaré aussi que ses navires Prudence et Aquarius avaient sauvé environ 1.000 personnes pendant les opérations du vendredi, au cours desquelles un migrant est mort.
L’ONG Watch The Med Alarm Phone ne va pas par quatre chemins. Elle estime que les responsables européens refusent de déployer des moyens de sauvetage, car ils veulent en fait que la mer tue, et que ces morts servent à dissuader les autres migrants. «Non contents d'échouer à aider celles et ceux qui luttent contre la faucheuse en mer, ils cherchent à les criminaliser», a conclu le communiqué.