Fort heureusement, c’est le football qui a prévalu et comme il a fallu un vainqueur, c’est l’Egypte qui a eu le dernier mot pour préserver son record d’invincibilité dans la CAN. Dix-septième victoire pour les hommes de Hassan Chehata dans ce tournoi, sachant que leur dernière défaite remonte au 29 janvier 2004 face à l’Algérie lors de la CAN tunisienne.
Et depuis cette date, l’Egypte ne fait que dans les victoires. Et lors de ce match des demi-finales contre l’Algérie, les Egyptiens ont montré beaucoup plus de volonté et de détermination dans le jeu que l’adversaire. Bien avant le festival des biscottes rouges sorties par l’arbitre béninois, Coffi Codjia, les Algériens n’auront qu’à s’en prendre à eux-mêmes, en abordant cette partie du mauvais pied. Ils ne sont pas rentrés à temps dans le match et l’on avait l’impression que les joueurs algériens se produisaient avec un costard-cravate, au point de sous-estimer l’adversaire. Un adversaire qui, faut-il le répéter, reste la meilleure équipe du continent et il l’a prouvé une fois encore au cours des quatre précédents matches de cette CAN. Bien appliqués, cherchant à gagner tous les duels et à jouer en profondeur, les Egyptiens ont saisi la première réelle occasion qui s’était offerte à eux pour annoncer la couleur. Une bévue d’Alliche, suivie d’un deuxième carton justifié, synonyme d’expulsion, le champion sortant ouvre la marque par l’intermédiaire de Hosni qui a transformé avec succès le penalty accordé par Codija.
La réaction algérienne ne s’était pas fait suivre, chose qui a arrangé les affaires des Egyptiens qui n’ont pas lâché le morceau. Sauf qu’à un certain moment, il n y a plus de match, surtout après l’expulsion du latéral Belhadj et du gardien Chaouchi. Les buts s’enchaînaient alors, un deuxième, un troisième et un quatrième par l’intermédiaire respectivement de Zidane, Abdelshafy et l’inévitable Gedo. Un jour sans, pour l’Algérie qui, vingt ans après a pu atteindre la demi-finale de la CAN. Un parcours probant et les protégés de Rabah Saâdane, même si celui-ci compte faire tourner son effectif, pourraient le boucler en beauté, s’ils arrivent à décrocher une troisième place au match de classement samedi (16h00) contre le Nigeria. Au moment où l’Egypte aura à en découdre dimanche (16h00) avec le Ghana dans une finale show. Si les partenaires du capitaine Ahmed Hassan s’imposent, ça sera leur troisième sacre d’affilée et septième consécration continentale dans leur palmarès. Un record difficile à atteindre et encore moins à battre.
Ils ont dit
Rabah Saâdane,
sélectionneur de l'Algérie : "L'arbitre a expulsé gratuitement notre meilleur défenseur, c'était bien planifié. Il faut voir la réalité: le match, c'est l'arbitre qui l'a fait basculer, c'est clair et net". Interrogé sur d'éventuels recours, Saâdane a répondu: "Ce n'est pas nécessaire, il faut s'arrêter là. L'essentiel est d'avancer". Concernant le match pour la 3e place, Saâdane a avancé qu'il comptait "faire tourner" l'équipe.
Le sélectionneur a toutefois estimé que le bilan de la CAN pour l'Algérie était "très positif"". "C'est une grande expérience pour tout le monde. On a fait beaucoup de progrès sur le plan collectif, mais il nous reste beaucoup à faire. On joue un total de six matches, c'est une bonne chose pour faire progresser une équipe qui est jeune et qui a de l'avenir", a-t-il ajouté.
Karim Matmour (attaquant de l'Algérie): "On ressent une grande frustration. Quoi qu'on fasse, on nous mettait encore des bâtons dans les roues. Pourtant même à 10 contre 11 on sentait qu'on pouvait revenir. Cela faisait vingt ans que l'Algérie ne s'était pas retrouvée en demi-finale d'une CAN. On sentait qu'on pouvait faire quelque chose. Le bilan est plutôt positif, mais nous, en tant que joueurs, on ne peut pas se contenter de ça. On est jeunes, on sait que dans l'avenir on pourra faire quelque chose".
Madjid Bougherra
(défenseur de l'Algérie): "On a eu deux adversaires ce soir: l'Egypte et l'arbitre. Le premier but, c'est un penalty litigieux avec un carton rouge immédiatement. On a tenu, j'étais très confiant en début de deuxième mi-temps, mais avec deux autres cartons rouges ça devenait difficile. On reste fiers, les gens ne nous attendaient pas en demi-finale. On est une jeune équipe qui va encore progresser. Et c'est nous qui allons au Mondial".
Imad Meteeb (attaquant de l'Egypte): "On a été plus chanceux que lors du précédent match. Si on gagne avec quatre buts, c'est dû aux trois expulsions, avec une telle supériorité numérique, ça devenait plus facile".
Chaouki Gharib (adjoint du sélectionneur de l'Egypte): "On a joué cinq matches dont trois contre des équipes qualifiées pour la Coupe du monde, et on a gagné ces trois matches, en marquant dix buts. C'est grâce à notre stratégie, on sait comment négocier les matches et comment faire avec l'adversaire. Le match conte l'Algérie s'est très bien passé sur le terrain, on remercie l'organisation et la police de Benguela pour tout ce qu'ils ont fait pour nous. On souhaite bonne chance à l'Algérie en Coupe du monde parce qu'elle représentera le monde arabe en Afrique du Sud. Nous sommes des frères, et ce n'est pas pour un match de foot qu'on va couper nos relations avec des pays frères. On a dit dès le départ: nous sommes champions, nous sommes venus pour défendre notre titre et uniquement pour ça. L'équipe du Ghana est très forte, et elle ira en Coupe du monde. L'arbitrage? Nous ne sommes pas qualifiés justement à cause d'une erreur d'arbitrage. Dans le foot, il y a des erreurs de l'arbitre. Mais je ne veux pas juger l'arbitre. L'équipe d'Egypte a fait un excellent match pour le foot africain".
AFP