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La mort, mardi à l’intérieur de l’enceinte de l’école Lalla Aïcha sise près de la Mosquée Mohammadi au quartier Habous de Casablanca, d’une jeune fille de huit ans jettera, sans conteste, une lumière crue sur les insuffisances notoires d’un système qui veut cacher sa propension au lucre en traitant de thèmes aussi importants que ceux de la qualité du service et de la bonne gouvernance.
A Casablanca, il y a eu, en effet, non seulement mort d’une jeune fille, Khadija Elhoudaigui, dont les parents ont tout sacrifié sur l’autel d’une hypothétique formation de meilleure qualité que celle que le secteur public est censé offrir, mais aussi non-assistance à personne en danger de mort de la part du personnel d’une école privée. C’est ce qu’une manifestation de parents d’élèves a essayé de dénoncer mercredi vers midi au cours d’un sit-in improvisé devant le portail de cet établissement dont la directrice n’a même pas daigné appeler une ambulance pour évacuer l’élève qui était en train de rendre l’âme. Elle n’a pas non plus présenté ses condoléances à la famille éplorée, se contentant de se défausser sur un pauvre père qui a été obligé de faire lui-même le nécessaire. C’est-à-dire d’accompagner, par ses propres moyens, sa pauvre fille agonisante vers les services d’urgence afin d’y recevoir d’éventuels soins. Ce dont ont témoigné de nombreux parents d’élèves et que la direction de l’établissement a refusé de confirmer ou d’infirmer au cours du contact téléphonique que nous avons eu hier avec elle.
Contactée par nos soins, la directrice de l’AREF du Grand Casablanca, Khadija Benchouikh, nous a déclaré avoir demandé un rapport détaillé sur l’accident survenu au sein de l’école Lalla Aïcha et nous a orientés vers la déléguée du ministère de l’Education nationale de Derb Soltane El Fida. Cette dernière nous a précisé qu’elle avait convoqué la directrice pédagogique de l’école en question et reçu son rapport ainsi que celui de deux institutrices. Lesquelles rappellent que la défunte serait tombée à la sortie des classes, dans l’enceinte de l’école et que son père a été contacté pour venir la récupérer. Nulle d’entre elles n’a fait état d’un éventuel appel d’ambulance ou de recours à quelque médecin que ce soit. Ce qui aurait dû être préalablement et obligatoirement fait vu l’état de la petite et au regard du fait que ses parents, à l’instar de tous les autres parents d’élèves de l’enseignement privé, paient une assurance au début de chaque année scolaire. Il est donc plus que nécessaire que le ministère de l’Education nationale diligente un complément d’enquête sur ce drame tel que le prévoient les procédures.
Concomitamment, la Ligue de l'enseignement privé au Maroc, adressait à la presse, via l’agence MAP, un communiqué dithyrambique dans lequel elle annonçait que son forum tangérois viserait à promouvoir la bonne gouvernance en tant qu'approche efficiente pour la gestion de l'éducation au sein des établissements privés d'enseignement, en mettant l'accent sur les mécanismes d'application ainsi que sur la nécessité d'améliorer la formation des ressources humaines et la gestion financière du secteur.
Parmi les principaux axes de cette rencontre, destinée aux directeurs et enseignants d'établissements privés, dont la directrice de l’école incriminée, ainsi qu'à de nombreux intervenants du secteur, figurent "la bonne gouvernance en tant mécanisme de gestion de la chose éducative", "le projet éducatif et les spécificités du secteur", "la gouvernance des ressources humaines : la formation et la qualification" et "une stratégie générale pour le développement de l'école privée" (sic).
Selon les organisateurs, les stratégies du ministère de tutelle concernant l'enseignement privé se sont limitées, le plus souvent, à l'encadrement organisationnel de ce secteur sans mettre en place des mécanismes d'encouragement et de promotion, ce qui n'a pas permis de réaliser les objectifs escomptés en termes de développement et d'amélioration de la qualité de l'enseignement privé. Ce qui, en d’autres termes, veut dire que ce département qui autorise des établissements de la trempe de l’école privée en question, devrait, en sus, aider financièrement les brebis galeuses du secteur à s’enrichir davantage au détriment non seulement des élèves et de leurs parents, mais surtout de l’avenir de notre pays. C’est tout simplement de l’outrecuidance.