L'EI ordonne aux derniers civils de fuir Palmyre

Kerry à Moscou pour relancer les négociations sur la Syrie


Vendredi 25 Mars 2016

Le groupe Etat islamique (EI) a ordonné aux quelque 15.000 civils encore présents à Palmyre de fuir cette ville syrienne que les forces pro-régime cherchent à reprendre, a indiqué jeudi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
 "Les jihadistes ont appelé par haut-parleurs les civils à partir car les combats ont atteint les faubourgs de la ville", a indiqué l'OSDH, selon lequel les forces progouvernementales avancent sur plusieurs fronts côté ouest.  Leur progression est toutefois ralentie par des engins explosifs laissés par l'EI dans les champs autour de la ville, d'après l'Observatoire.
 Une source de sécurité syrienne affirmait mercredi que l'armée, désormais aux portes de la ville, se préparait "à débuter la bataille de la libération de la ville" prise par les jihadistes en mai.  D'après le directeur de l'OSDH Rami Abdel Rahmane, il reste à Palmyre encore 15.000 des quelque 70.000 habitants que comptait cette localité du centre de la Syrie surnommé la "Perle du désert".
 "Seuls les plus pauvres n'ont pas pu fuir plus tôt", a dit M. Abdel Rahmane.
L'armée et des milices prorégime, qui ont repris des collines dans les faubourgs de la ville, affrontaient les jihadistes jeudi à la lisière du quartier Hayy al-Gharf dans le sud-ouest de Palmyre, alors que les aviations syrienne et russe effectuaient des frappes contre des positions jihadistes dans le secteur, selon l'OSDH.
 "Les forces armées (...) continuent d'avancer sur Palmyre et ont pris le contrôle total de la colline Al-Tar à l'ouest de la ville", a de son côté indiqué la télévision d'Etat syrienne, citant une source militaire anonyme.
Depuis sa prise de Palmyre, l'EI a détruit de nombreux trésors archéologiques de sa cité antique classée au patrimoine mondial de l'Humanité.
 Sa reprise permettrait au régime de progresser plus à l'est dans le désert syrien vers la frontière avec l'Irak, contrôlée par les jihadistes, auxquels la trêve des combats en Syrie décrétée le 27 février ne s'applique pas.
A Genève, les pourparlers indirects entre opposition et régime syriens entamés il y a dix jours sous l'égide de l'ONU devaient s'achever jeudi et les regards se tourner vers Moscou, où John Kerry doit discuter avec Vladimir Poutine.
 Bien que parrains de la trêve et du processus de paix, les Etats-Unis et la Russie s'opposent sur la question du départ d'Assad, cruciale dans le cadre du règlement d'un conflit qui a déjà fait plus de 270.000 morts et des millions de réfugiés.
 "Ce que nous cherchons, et ce que nous avons cherché pendant très longtemps, c'est comment arriver à une situation où Assad n'aurait plus le pouvoir", a déclaré un haut responsable américain.
 Pour Washington, le départ du président syrien est une condition pour que les négociations de paix menées par l'émissaire de l'ONU Staffan de Mistura aboutissent. Mais pour le Kremlin, seuls les électeurs syriens ont le droit de décider du sort d'Assad.
 Le Haut comité des négociations (HCN), qui rassemble les représentants des principaux courants de l'opposition et de la rébellion syriennes, a espéré "qu'un message fort soit envoyé au président Bachar al-Assad à l'issue de ce rendez-vous (à Moscou): il ne peut pas continuer à paralyser la transition politique que le peuple syrien demande".
 M. de Mistura a souhaité recevoir "l'aide de MM. Kerry et Lavrov" qui "ont prouvé dans le passé (...) que, lorsqu'ils partagent les mêmes vues, cela aide énormément le processus", a-t-il ajouté, en référence au cessez-le-feu qui tient depuis fin février.


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