Ce message audio d'une trentaine de minutes diffusé en ligne après des heures de rumeurs sur les médias sociaux à propos d'une annonce à venir de l'EI est attribué à son porte-parole, Abou Mohammed Al-Adnani. Et il intervient au lendemain d'un largage de tracts sur Raqa, la capitale autoproclamée de l'EI, de la coalition antijihadistes commandée par les Etats-Unis demandant pour la première fois aux habitants de la ville de quitter les lieux. "Serons-nous défaits si nous perdons Mossoul, ou Syrte, ou Raqa, ou toutes les villes, pour retourner là où nous étions auparavant?", demande al-Adnani dans cet enregistrement. "Non. Car la défaite c'est perdre le désir et la volonté de se battre".
Les villes de Mossoul, en Irak, Syrte, en Libye, et de Raqa, dans le nord de la Syrie, sont trois bastions de l'EI, organisation jihadiste ayant revendiqué les attaques de Paris (130 morts) en novembre dernier mais qui perd du terrain dans son fief originel au Moyen-Orient.
Dans ce premier enregistrement sonore attribué à al-Adnani depuis le mois d'octobre, ce dernier dit se moquer des Etats-Unis, à la tête d'une coalition internationale ciblant les positions de l'EI en Syrie et en Irak, car incapable, selon lui, de vaincre l'organisation jihadiste.
"Même 20.000 frappes aériennes" par la coalition n'ont pas réussi à anéantir l'EI, affirme l'organisation qui menace d'attaques contre les Etats-Unis et l'Europe au cours du mois du jeûne musulman qui commence début juin. L'an dernier avant le Ramadan, l'EI avait aussi appelé ses partisans à des attaques.
"L'EI semble plus clairement reconnaître ses difficultés à conserver un territoire" tout en mettant l'emphase sur "l'idée de poursuivre (le combat) malgré des pertes", a souligné l'expert des réseaux jihadistes Aymenn al-Tamimi, commentant cette nouvelle bande sonore de l'EI qui a proclamé un "califat" sur des pans entiers de l'Irak et de la Syrie et cherche à accroître son influence à l'étranger.
Le groupe djihadiste, qui combat en Irak, en Syrie et en Libye, frappe aussi sur le sol européen et aux Etats-Unis. Il a notamment revendiqué les attentats du 13 novembre à Paris et du 22 mars à Bruxelles.
L'an dernier à pareille époque, Adnani avait déjà utilisé ce terme de "calamité" et exhorté les partisans à frapper durant le Ramadan les chrétiens, les chiites et les "apostats sunnites" se battant avec les forces de la coalition mise en place par les Etats-Unis.
Il appelait aussi à de nouvelles conquêtes en Irak, en Syrie et en Libye et réclamait un soulèvement contre les "dirigeants tyranniques", notamment en Arabie saoudite.