Malgré ce revers, les jihadistes ont lancé des contre-attaques surprise dans des quartiers récemment repris par les Forces démocratiques syriennes (FDS), alliance kurdo-arabe soutenue par une coalition internationale menée par les Etats-Unis, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Après une manoeuvre d'encerclement qui a pris des mois, l'alliance kurdo-arabe a coupé jeudi la dernière issue permettant aux jihadistes de fuir cette ville du nord de la Syrie, selon l'OSDH.
Cette annonce intervient trois ans jour pour jour après la proclamation par l'EI du "califat islamique" sur les territoires que ses combattants avaient conquis en Syrie et dans l'Irak voisin.
Les FDS ont "pris le contrôle d'une région au sud de l'Euphrate, coupant ainsi la dernière route que l'EI pouvait utiliser pour se retirer de Raqa", a expliqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.
Les combattants kurdes et arabes contrôlaient déjà les côtés nord, est et ouest, mais le flanc sud de Raqa, devenue de facto la "capitale" de l'EI en Syrie, s'avérait plus lent à conquérir car il se trouvait à la lisière du désert.
Cependant, l'EI ne semble pas prés de se rendre. Venus du centre-ville toujours entre leurs mains, une quarantaine de ses membres, vêtus de l'uniforme des FDS pour tromper la vigilance de leurs adversaires, ont attaqué al-Senaa et Mechleb, deux quartiers du sud-est.
Ils ont mené trois attaques suicide à la voiture piégée, actionné des drones avec des charges explosives, se sont emparés de six positions tenues par les FDS et ont tué plusieurs combattants, a indiqué Rami Abdel Rahmane. "Même totalement assiégés, les jihadistes sont capables de mener des opérations", a-t-il ajouté.
Quelque 2.500 jihadistes combattent dans la ville, selon le général britannique Rupert Jones, commandant en second de la coalition internationale.
L'ONU a estimé que près de 100.000 civils étaient "pris au piège" à Raqa.
"Avec l'intensification des frappes aériennes et des combats au sol, le nombre de victimes civiles augmente et les axes pour fuir se ferment les uns après les autres", a fait valoir le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme.