Sur le front diplomatique, les Etats-Unis et la Russie ont échoué lundi à trouver un accord sur la Syrie au cours de négociations en marge du G20 à Hangzhou (est de la Chine), a indiqué un diplomate américain.
Après une première rencontre infructueuse la veille, le chef de la diplomatie américaine John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov ont mené de nouveaux pourparlers lundi, selon ce diplomate, sans réussir à surmonter les divergences persistantes qui opposent sur ce dossier Washington et Moscou.
"Depuis Azaz jusqu'à Jarablos, notre (bande frontalière) de 91 km a été totalement sécurisée. Toutes les organisations terroristes ont été chassées", a annoncé dimanche le Premier ministre turc Binali Yildirim.
Un peu plus tôt, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) avait affirmé que l'EI avait "perdu tout contact avec le monde extérieur après avoir perdu les derniers villages frontaliers entre la rivière Sajour et (le village d')Al-Raï", dans le nord du pays.
Il s'agit d'un succès majeur pour Ankara, qui a lancé fin août une opération militaire dans le nord syrien visant à la fois l'EI et les milices liées au parti kurde syrien PYD.
La perte de cette zone frontalière prive l'EI de points de passage pour ses recrues et son approvisionnement depuis la Turquie, même si l'organisation ultraradicale sunnite contrôle encore de larges pans de territoires en Syrie et en Irak.
Au sud d'Alep, "les forces armées (syriennes), en coopération avec leurs alliés, ont pris (dimanche) le contrôle total de la zone des académies militaires et nettoient les dernières poches de terroristes dans le secteur", a affirmé une source militaire citée par la télévision officielle.
Le régime syrien désigne comme "terroristes" tous les groupes qui luttent contre lui, qu'ils soient classés comme modérés, islamistes ou jihadistes.
Selon cette même source, cette prise de contrôle a permis de couper l'unique route d'approvisionnement entre le sud de la province d'Alep et les quartiers de la ville contrôlés par les rebelles, ouverte il y a un mois par les insurgés après leur prise du quartier de Ramoussa.
"Les quartiers est d'Alep sont de nouveau complètement assiégés", a affirmé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.
Ce succès du régime été rendu possible grâce à des raids massifs de l'aviation russe sur les positions rebelles, selon l'Observatoire.
Depuis cette date, l'armée syrienne, appuyée par les supplétifs des Forces de défense nationale (FND), des combattants chiites iraniens et du Hezbollah libanais, ainsi que par des frappes de l'aviation russe, n'ont eu de cesse de reprendre les positions perdues. Ce nouvel épisode dans la bataille d'Alep survient alors que les Etats-Unis, qui appuient les rebelles, et la Russie, alliée du régime, n'ont pu se mettre d'accord pour réduire la violence qui a fait en cinq ans plus de 290.000 morts et jeté hors de chez elle plus de la moitié de la population.
Washington avait accusé dimanche Moscou d'avoir "fait marche arrière" sur certains points dans ses négociations sur la Syrie, rendant impossible dans l'immédiat un accord de coopération entre les deux puissances.
"Les Russes ont reculé sur des points où nous pensions pourtant nous être mis d'accord, donc nous nous retournons vers nos capitales respectives pour consultation", avait déclaré sous couvert d'anonymat un haut responsable du département d'Etat en marge du sommet du G20 à Hangzhou.
De nouveaux pourparlers lundi entre le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, et le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, se sont achevés sans déboucher sur un accord, selon ce diplomate.
Le président américain, Barack Obama, et son homologue russe, Vladimir Poutine, devaient se rencontrer dans la même journée, mais, de source diplomatique, il paraissait compliqué de trouver un accord.
Par ailleurs, cinq attentats ont fait 16 morts lundi en Syrie dans des secteurs contrôlés par le gouvernement à Tartous, Homs et à l'extérieur de Damas, et par les Kurdes à Hassaké, rapportent les médias officiels syriens et l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Deux explosions simultanées ont touché le quartier du pont d'Arzouna à l'entrée de Tartous, ville côtière située dans le nord-ouest du pays et qui abrite une base navale russe, précisent l'OSDH et l'agence de presse Sana. Elles ont fait au moins 11 morts et 45 blessés, a déclaré une source policière à Tartous, citée par l'agence Sana.
Une voiture piégée a également explosé à Homs, à l'entrée du quartier de Bab Tadmur, a déclaré Sana. Selon le directeur des services médicaux de la ville, les hôpitaux ont récupéré deux corps sans vie ainsi que plusieurs blessés.
La télévision d'Etat a, quant à elle, signalé une explosion près de la ville d'Al Saboura, le long de l'autoroute reliant Damas à Beyrouth.
A Hassaké, dans le nord-est de la Syrie, une moto a explosé dans le centre-ville tenu par les milices kurdes YPG. Selon l'OSDH, l'attentat a fait trois morts parmi les Asayish, la police paramilitaire kurde affiliée aux YPG, et il y a également des blessés.