Les pays africains éprouvent des difficultés à faire du taux de croissance moyen de 5%, enregistré au cours de la décennie écoulée, une croissance inclusive et à en tirer le maximum de gains de productivité, ont estimé, dimanche à Abuja, les ministres africains des finances, de la Planification et du Développement économique.
Dans une déclaration finale, publiée à l'issue de la 7ème réunion annuelle conjointe de la Conférence des ministres africains des Finances, de la Planification et du Développement économique de la Commission économique pour l'Afrique (CEA), relevant de l'ONU, et de la Conférence des ministres de l'Economie et des Finances de l'Union africaine (UA), à laquelle le Maroc a pris part, les participants ont noté que si le taux de croissance de l'Afrique s'est ralenti, passant de 5,7% en 2012 à 4,0% en 2013, selon les estimations, il représente néanmoins près du double de la moyenne mondiale.
A l'issue des travaux de cette conférence, de deux jours, placée sous le thème "L'industrialisation au service du développement inclusif et de la transformation en Afrique", les participants ont reconnu qu'il est impératif de pallier les faiblesses de la croissance actuelle dans les pays africains en prenant immédiatement des mesures appropriées pour promouvoir un développement inclusif et équitable qui projette l'Afrique vers la transformation structurelle.
Ils se félicitent de la sagesse dont ont fait preuve les dirigeants africains en proposant l'Agenda 2063 pour orienter le développement du continent sur les prochaines années, renonçant ainsi à une tradition de stratégies et de scénarios à court terme.
Ils se sont engagés, en même temps, à œuvrer au maintien d'un environnement macro-économique propice à la consolidation du secteur industriel et ont demandé instamment qu'une plus grande attention soit accordée à l'expansion et au renforcement de l'entrepreneuriat local, à la levée des divers obstacles structurels qui empêchent de combler les déficits infrastructurels en Afrique et à la consolidation des efforts déployés à ce jour pour éliminer les pratiques qui augmentent les coûts de transaction au détriment du développement industriel.
Les participants ont estimé, en outre, qu'il y a urgence de créer des emplois pour une population active en plein essor, en particulier pour les groupes vulnérables que sont, par exemple, les jeunes et souligné la nécessité de conjuguer les efforts nationaux, régionaux et continentaux pour couvrir tous les aspects du déficit infrastructurel dans le continent et renforcer ainsi la viabilité et la compétitivité des entreprises industrielles locales, qui jouent un rôle essentiel dans la création d'économies modernes et dynamiques.