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Migrants internationaux
Selon ce document, l’Europe et l’Asie ont respectivement accueilli près de 82 millions et 84 millions de migrants internationaux durant l’année en cours, ce qui représente 61% du stock mondial total de migrants. Ces continents sont suivis par l'Amérique du Nord, avec près de 59 millions de migrants internationaux (22% du nombre total de migrants dans le monde), l’Afrique (10%), l’Amérique latine, les Caraïbes (4%) et l'Océanie (3%).
Comparées à la taille de la population dans chaque région, les parts des migrants internationaux étaient en 2019 plus élevées en Océanie, en Amérique du Nord et en Europe, où les migrants internationaux représentaient respectivement 21%, 16% et 11% de la population totale. Cette part des migrants internationaux est relativement faible en Asie et en Afrique (respectivement 1,8% et 2%) et en Amérique latine et dans les Caraïbes (1,8%). Cependant, l'Asie a connu la croissance la plus remarquable de 2000 à 2019, avec 69% (environ 34 millions de personnes). L’Europe a connu la deuxième plus forte croissance au cours de cette période, avec une augmentation de 25 millions de migrants internationaux, suivie de l’Amérique du Nord (18 millions) et de l’Afrique (11 millions).
Le rapport a noté que depuis 1970, les Etats-Unis d'Amérique sont devenus le principal pays de destination des migrants internationaux. En effet, le nombre de personnes nées à l'étranger et résidant dans ce pays a plus que quadruplé en passant de moins de 12 millions en 1970 à près de 51 millions en 2019. L'Allemagne, considérée comme la deuxième destination des migrants, a également enregistré une augmentation au fil des ans en passant de 8,9 millions en 2000 à 13,1 millions en 2019.
Concernant l’origine de ces migrants internationaux, plus de 40% d’entre eux, soit 112 millions de personnes, étaient nés en Asie, principalement en Inde (le plus grand pays d'origine), en Chine et dans des pays d’Asie du Sud tels que le Bangladesh, le Pakistan et l’Afghanistan. Le Mexique était le deuxième pays d'origine en importance et la Fédération de Russie le quatrième. Plusieurs autres pays européens comptent un nombre considérable d’émigrés, dont l’Ukraine, la Pologne, le Royaume-Uni et l'Allemagne.
En ce qui concerne la répartition des migrants internationaux par pays/revenu, près des deux tiers d’entre eux résidaient en 2019 dans des pays à revenu élevé (environ 176 millions), 82 millions dans des pays à revenu intermédiaire et 13 millions dans des pays à faible revenu.
Demandeurs d’asile et réfugiés
A la fin de 2018, le nombre total de réfugiés dans le monde s'élevait à 25,9 millions, dont 20,4 millions relevant du mandat du HCR et 5,5 millions enregistrés par l'Office de secours et de travaux des Nations unies (UNRWA) pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient.
Environ 3,5 millions de personnes ont également sollicité la protection internationale et attendent la détermination de leur statut de réfugié. En 2018, environ 2,1 millions de demandes d'asile ont été déposées auprès d'Etats ou du HCR. Sur les quelque 1,7 million de demandes d'asile de première instance déposées en 2018, les Etats-Unis en étaient le principal destinataire, avec 254.300 nouvelles demandes, soit une baisse de 23% par rapport à 2017 (331.700), ce qui est en contraste avec la tendance à la hausse des demandes d'asile aux Etats-Unis de 2013 à 2016. Le Pérou était le deuxième pays en importance, avec une forte augmentation du nombre de demandes d'asile. Ce pays a enregistré 37.800 demandes d'asile en 2017 et 192.500 en 2018, principalement déposées par des Vénézuéliens (190.500). Le Pérou est suivi de l'Allemagne, où le nombre de demandes d'asile a poursuivi sa baisse (722.400 en 2016, passant à 198.300 en 2017 et à 161.900 en 2018).
Le HCR estime que fin 2018, les moins de 18 ans constituaient environ 52% de la population réfugiée mondiale. De 2003 à 2018, selon les données ventilées disponibles, la proportion d'enfants dans les stocks de réfugiés était très élevée, fluctuant entre 41 et 52%. La proportion de femmes est restée relativement stable, entre 47 et 49%, au cours de la même période.
Conformément à la dynamique mondiale, plus large, les réfugiés ont continué à s’installer principalement en milieu urbain, avec environ 61% des réfugiés. Les enfants non accompagnés ont déposé environ 27.600 demandes d'asile individuelles dans au moins 60 pays en 2018, ce qui marque une tendance à la baisse depuis le nombre exceptionnellement élevé de demandes déposées en 2015 (98.400).
Parmi les réfugiés relevant du mandat du HCR fin 2018, la République arabe syrienne, l’Afghanistan, le Sud-Soudan, le Myanmar, la Somalie, le Soudan, la République démocratique du Congo, la République centrafricaine, l’Erythrée et le Burundi constituent les dix principaux pays d'origine avec environ 16,6 millions de personnes, soit 82% de la population réfugiée totale. Nombre de ces pays figurent parmi les principales sources de réfugiés depuis au moins sept ans.
Avec le conflit en République arabe syrienne, le nombre de réfugiés originaires de ce pays a atteint environ 6,7 millions. L'instabilité et la violence font également de l’Afghanistan une source importante de réfugiés depuis plus de 30 ans. Ce pays est le deuxième plus grand pays d'origine au monde, avec 2,7 millions de réfugiés. Le Soudan du Sud est resté le troisième plus grand pays d'origine des réfugiés depuis les violences à grande échelle survenues à la mi-2016, avec 2,3 millions à la fin de 2018. Les réfugiés de la République arabe syrienne, d'Afghanistan, du Soudan du Sud, du Myanmar et de la Somalie représentaient plus des deux tiers de la population de réfugiés du monde. La Syrie était un pays source pour moins de 30.000 réfugiés et demandeurs d'asile, alors qu'elle était le troisième plus grand pays hôte au monde, avec plus d'un million de réfugiés provenant principalement d'Irak.
En 2018, pour la cinquième année consécutive, la Turquie était le plus grand pays hôte du monde, avec 3,7 millions de réfugiés, principalement des Syriens (plus de 3,6 millions). La Jordanie et le Liban figuraient également parmi les 10 premiers grands pays hôtes du monde. Le Pakistan et la République islamique d’Iran figuraient également parmi les 10 premiers pays d’accueil des réfugiés. L’Ouganda, le Soudan, l’Allemagne, le Bangladesh et l’Ethiopie constituaient le reste. La grande majorité des réfugiés ont été accueillis dans les pays voisins.
Selon le HCR, les pays les moins avancés - tels que le Bangladesh, le Tchad, la République démocratique du Congo, l'Ethiopie, le Rwanda, le Soudan du Sud, le Soudan, la Tanzanie, l'Ouganda et le Yémen ont accueilli 33% du total mondial (6,7 millions de réfugiés).
En 2018, plus de 590.000 réfugiés sont rentrés dans leurs pays d'origine, ce qui représente une diminution par rapport aux 667.400 réfugiés rapatriés en 2017, tandis que la population de réfugiés dans le monde n'a cessé d'augmenter. La majorité des retours (210.900) ont été effectués en République arabe syrienne, principalement en provenance de Turquie.
Le HCR estime que, en 2018, 27 pays ont signalé au moins un réfugié naturalisé (contre 28 pays en 2017), avec un total de 62.600 réfugiés naturalisés pour l'année (une diminution sur les 73.400 réfugiés nouvellement naturalisés en 2017, mais une augmentation significative par rapport aux 23.000 signalés en 2016). La Turquie, qui a naturalisé près de 29.000 réfugiés syriens en 2018 (contre 50.000 en 2017), représente la plus grande proportion ; le Canada, les Pays-Bas, la Guinée-Bissau et la France fournissant le reste.
Les pays de réinstallation traditionnels, à savoir le Canada, les Etats-Unis d’Amérique et l’Australie ont continué à opérer la majorité des réinstallations de réfugiés dans le monde. En 2018, environ 92.400 réfugiés ont été admis aux fins de réinstallation à travers le monde, ce qui représente une diminution de plus de 10% par rapport à 2017 (102.800).
Les réfugiés syriens, congolais et érythréens en ont été les principaux bénéficiaires. Avec près de 23.000 réfugiés réinstallés en 2018, ce fut la première fois depuis 1980 que les Etats-Unis d’Amérique n’étaient pas le premier pays de réinstallation. La baisse significative du nombre de réfugiés réinstallés dans le pays est due à une baisse substantielle du plafond d'admission des réfugiés (nombre de réfugiés admis pour la réinstallation chaque exercice) et à un renforcement des contrôles de sécurité pour les réfugiés de pays à «risque élevé», qui a eu pour effet de réduire le nombre d’admissions de réfugiés de ces pays. Avec une augmentation constante du nombre de réfugiés réinstallés au cours de la dernière décennie, le Canada est devenu le premier pays de réinstallation en 2018, avec un peu plus de 28.000 réfugiés réinstallés.
Personnes déplacées
Quant au nombre des personnes déplacées dans le monde par le conflit et la violence, il est estimé à 41,3 millions à la fin de 2018. C’est le nombre le plus élevé jamais enregistré depuis 1998, ce qui représente une augmentation par rapport aux 40 millions déplacés signalés en 2017. Les nouveaux conflits insolubles ont fait que le nombre total de personnes déplacées à l'intérieur du pays a presque doublé depuis 2000 et a fortement augmenté depuis 2010.
Le plus grand nombre de personnes déplacées à cause de conflits et de violences à la fin de 2018 se trouvaient au Moyen-Orient ou en Afrique subsaharienne.
La République arabe syrienne comptait le plus grand nombre de personnes déplacées en raison du conflit (6,1 millions) à la fin de 2018, suivie de la Colombie (5,8 millions). La République démocratique du Congo se classait au troisième rang avec 3,1 millions, suivie de la Somalie (2,6 millions) et de l'Afghanistan (2,6 millions).
Plus de 30 millions (près de 75%) des 41,3 millions de personnes déplacées dans le monde vivent dans seulement 10 pays. En termes de proportion de la population nationale, la Syrie, dont le conflit dure depuis plusieurs années, a plus de 30% de sa population déplacée en raison de conflits et de violences. La Somalie venait en deuxième position (18%), suivie de la République centrafricaine et de la Colombie (toutes deux supérieures à 10%). Il est toutefois important de noter que, en particulier dans les cas de déplacement prolongé, comme en Colombie, certaines personnes qui sont rentrées dans leurs lieux d'origine et chez elles peuvent toujours être considérées comme des personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays. Cela s'explique par le fait que, dans certains cas, aucune solution durable n'a été trouvée.