Pour sa première apparition publique depuis environ deux semaines, Kim Jong-un s'est rendu pour inspection auprès du commandement militaire nord-coréen lundi et il a examiné ce projet de tirs de missiles vers Guam, selon KCNA qui a diffusé plusieurs photos de sa visite.
Engagée dans une escalade verbale avec les Etats-Unis, la Corée du Nord a exposé la semaine dernière un plan consistant à tirer quatre missiles qui achèveraient leur course dans l'océan Pacifique à proximité de Guam, à quelque 3.400 km au sud-est de Pyongyang. L'Armée populaire de Corée avait alors fait savoir que le projet serait soumis à Kim Jong-un dans l'attente de ses instructions.
Le projet nord-coréen de tirs de missiles en direction de Guam a contribué à attiser les tensions avec les Etats-Unis, dont le président Donald Trump a promis d'abattre le "feu" et la "fureur" sur la Corée du Nord en cas d'initiative jugée menaçante par Washington.
Après l'escalade verbale de la semaine dernière, des responsables américains mais aussi le président sud-coréen Moon Jae-in se sont efforcés depuis ce week-end de minimiser les risques d'un conflit imminent avec la Corée du Nord, qui cherche à se doter d'un arsenal nucléaire tout en développant un programme balistique. Moon Jae-in a assuré mardi qu'il n'y aurait pas d'initiative militaire sur la péninsule sans le consentement de la Corée du Sud. Son gouvernement "empêchera la guerre par tous les moyens", a-t-il dit.
Kim Jong-un, cité mardi par KCNA, a invité les Etats-Unis à prendre la bonne décision afin d'"apaiser les tensions sur la péninsule coréenne et empêcher un affrontement militaire dangereux". La Corée du Nord dénonce notamment les manœuvres militaires annuelles conjointes des Etats-Unis et de la Corée du Sud, qui doivent débuter le 21 août. Ces manœuvres irritent aussi la Chine, seul appui de la Corée du Nord sur la scène internationale mais qui a voté le 5 août dernier une nouvelle résolution du Conseil de sécurité des Nations unies imposant des sanctions supplémentaires à la RPDC.
La situation inquiète aussi le Japon, dont le territoire serait survolé par un missile nord-coréen en cas de tir en direction de Guam. Shinzo Abe et Donald Trump ont eu un entretien téléphonique et ils sont convenus que leur priorité concernant la Corée du Nord était de faire tout leur possible pour mettre fin à ses tirs de missile, a déclaré mardi le Premier ministre japonais.