Cette déclaration du dignitaire religieux intervient en réponse à l'annonce faite par Donald Trump vendredi de ne pas certifier au Congrès que Téhéran respectait les termes de cet accord, ouvrant la voie à une possible dénonciation américaine.
Le président américain accuse l'Iran de ne pas se conformer aux dispositions du Plan global d'action conjoint (PGAC), dénomination officielle de l'accord de Vienne, et promet de tout faire pour que la république islamique ne puisse jamais acquérir la maîtrise du feu nucléaire.
Sa décision ne revient pas à dénoncer l'accord de Vienne, mais laisse 60 jours au Congrès pour décider s'il y a lieu de rétablir les sanctions levées dans le cadre de sa mise en oeuvre, ce qui violerait les termes du PGAC et scellerait probablement son arrêt de mort.
Cette prise de position a isolé Washington par rapport à ses partenaires du groupe P5+1, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu (Etats-Unis, Russie, Chine, France et Grande-Bretagne) et l'Allemagne.
"L'Europe doit faire face aux mesures concrètes prises par l'Amérique", a estimé Khamenei ajoutant que si les Etats-Unis dénonçaient l'accord, l'Iran "le réduirait en lambeaux".
Le dirigeant religieux a également affirmé qu'il n'accepterait pas de subir les pressions des pays européens sur la conduite de sa politique régionale ou sur celle de son programme balistique.
"L'ingérence européenne dans le programme balistique de l'Iran et notre politique régionale, suivant la politique tyrannique de l'Amérique, n'est pas acceptable", a déclaré le dignitaire religieux selon la télévision iranienne.
Par ailleurs, je ne veux pas perdre mon temps à répondre aux diatribes et sornettes de la brute qu'est le président américain", a déclaré l'ayatollah Khamenei dans un discours adressé à des étudiants à Téhéran et publié sur son compte Telegram.
Les États-Unis "sont en colère parce qu'aujourd'hui la République islamique d'Iran a contrarié leurs plans au Liban, en Syrie et en Irak", a-t-il avancé. Mais "que chacun se rassure: cette fois encore la nation iranienne va frapper l'Amérique au visage et la vaincre", a ajouté le Guide suprême.
"Le président des États-Unis fait étalage de bêtise mais cela ne doit pas détourner notre attention des troubles que provoque l'Amérique", a-t-il encore dit.
Dans une violente charge contre l'Iran, M. Trump a appelé vendredi dernier le Congrès américain à appliquer de nouvelles sanctions contre Téhéran. Il a menacé de retirer son pays de l'accord sur le nucléaire iranien signé en 2015 entre Téhéran et le groupe des Six (Allemagne, Chine, États-Unis, France, Grande-Bretagne et Russie).