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C'est un très joli coup qu'a réussi Marseille, car à 28 ans, Strootman (41 sélections) est un titulaire de l'AS Rome, demi-finaliste de la dernière Ligue des champions et systématiquement sur le podium de la Serie A lors des cinq dernières saisons.
Ces cinq saisons sont celles vécues par Strootman sous le maillot giallorosso. Mais il y a bien eu trois époques très différentes pour le Néerlandais dans la capitale italienne.
La première est celle de la "machine à laver", l'expression utilisée par Garcia pour qualifier la capacité du jeune Strootman, arrivé comme lui à l'été 2013, à ressortir proprement tous les ballons qui lui arrivent dans les pieds, même les plus pourris. Rapide, puissant, inépuisable, efficace dans toutes les zones du terrain et même buteur, ce Strootman-là, qui à 22 ans a déjà été capitaine des Pays-Bas, semble avoir un très grand avenir devant lui.
Mais une grave blessure au genou gauche en mars 2014 face à Naples va tout changer. Huit mois plus tard, le Néerlandais est de retour, mais pour une poignée de matches seulement. En janvier 2015, il est à nouveau opéré et ne reprendra qu'en février 2016, après une troisième intervention chirurgicale et deux années presque blanches.
Avec cette blessure, Strootman a perdu deux ans de football, et un peu plus, sans doute: un peu de vitesse d'exécution, un peu de sa capacité à enchaîner les courses à très haute intensité, un peu de qualité, en somme.
Mais il a retrouvé une place de titulaire indiscutable, avec des prestations plus neutres que par le passé, même si sa fin de saison dernière a été remarquable, y compris en Ligue des champions.
"Strootman est un professionnel exemplaire. Après sa blessure, il a su rebondir et revenir au même niveau qu'avant. C'est un joueur important pour nous sur le terrain et dans le vestiaire, car c'est un joueur de personnalité", expliquait en mars le directeur sportif romain Monchi, qui a donc pourtant choisi de s'en séparer.
Les tifosi romains risquent de lui en vouloir. Car même si son rayon d'action s'est nettement réduit, le public de l'Olimpico adore toujours Strootman, pour son énergie, son impact physique et des qualités techniques et tactiques qui restent supérieures à la moyenne à son poste. A l'annonce de son probable départ pour Marseille, les réseaux sociaux se sont d'ailleurs emballés, certains supporters rappelant qu'ils ne l'avaient pas abandonné "quand il n'aurait même pas pu grimper les gradins de l'Olimpico".
Malgré ce genou gauche qui n'a plus rien d'origine, Rudi Garcia non plus n'a jamais oublié le Néerlandais. Pendant l'interminable convalescence du joueur, il avait posté sur Twitter une photo de lui, sourire aux lèvres, pouce levé et maillot de la Roma sur le dos, accroupi à côté... de sa machine à laver.
Il avait à nouveau tweeté son plaisir de voir Strootman retrouver les terrains en 2016, alors qu'il n'était plus le coach de la Roma. Et l'hiver dernier, aux commandes de l'OM, il avait expliqué qu'il était prêt à aller chercher son ancien joueur "en voiture".
Strootman, pourtant, n'a jamais manifesté d'envies d'ailleurs, malgré des bruits qui depuis son retour l'ont envoyé à la Juventus ou à l'Inter Milan. Au contraire, il avait même renouvelé son contrat à la Roma pour cinq ans à l'été 2017 et son premier enfant est né la semaine dernière dans la capitale italienne. Le pressing de Garcia, une probable hausse de salaire et une très forte concurrence au milieu à la Roma (Cristante, Pellegrini, Pastore, Nzonzi...) l'ont pourtant convaincu de partir.
Adieux émouvants de Schweinsteiger au Bayern
"Mon passé appartient seulement au Bayern et à personne d'autre. Sans vous, je ne serais pas ici ce soir!", a-t-il encore dit, presque deux ans jour pour jour après sa retraite internationale (121 capes avec l'Allemagne).