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En effet, et ce n'est pas la première fois qu'on le dit, la chanson marocaine, pour prétendre arriver à la célébrité et au rayonnement sur le plan arabe, doit bénéficier d'une forte structure.
Certes ce ne sont pas les talents qui manquent surtout au niveau des voix. Nos chanteuses et chanteurs font, en effet, le bonheur des maisons de production étrangères. Le comble, c'est que là où existe une véritable industrie, les talents commencent à se faire rares et les promoteurs et autres producteurs se trouvent obligés de se tourner vers des pays comme le Maroc. Le dernier casting d’"Arab idol" a connu une grande affluence et les responsables de la sélection ont eu l'embarras du choix.
Karima Skalli s'inscrit sur un autre registre mais se sent néanmoins concernée par ce qui se passe. Certes, son talent est d'une autre dimension tout comme les soirées et grands rendez-vous musicaux auxquels elle est invitée. « L'aspect matériel ne représente pas du tout un souci pour moi, n'empêche que je me sens concernée lorsque j’entends parler de cachets minables et de manque de considération », aime-t-elle préciser.
Il faut dire que les artistes sont un peu responsables aussi de cette situation. Pendant des années, ils ont plus couru après certains privilèges plutôt que le succès. Ils ont également pris l'habitude d'être toujours assistés. «Mais la chanson marocaine doit bénéficier d’une structure », assure-t-elle encore.
Cela a été débattu lors d'une soirée à la télévision à laquelle Karima Skalli était invitée aux côtés de Nouaâmane Lahlou. Ce dernier a évoqué la question du Fonds de soutien à la chanson en soulignant que les enveloppes octroyées ne représentent, en fait, qu'une aide pour leur permettre de démarrer leur carrière et que pour ce faire, l'artiste se doit de trouver d'autres moyens de financement car la subvention accordée par le ministère de la Culture ne saurait être suffisante.
Toujours est-il qu'il y a là un grand débat qui, malheureusement, est faussé, voire dénaturé. Karima Skalli à l’instar des artistes qui ne comptent que sur leurs propres moyens et sur leurs talents, ne mange pas de ce pain; mais pour réaliser une véritable indépendance financière, elle travaille beaucoup et c'est justement cela que doivent comprendre les artistes.
Son répertoire est par ailleurs très diversifié. Mais elle tient à maintenir un certain cap et à mettre haut la barre.
Un répertoire qui comprend du nouveau et de l'ancien avec le souci de s'ouvrir toujours à d'autres cultures et civilisations. Un choix certes très difficile car ce genre de chants n'est sollicité que par des cercles réduits. Il s’agit d’une élite qui tend à suivre les traces des mélodies sur les rives de la Méditerranée, dans l'histoire de l'Andalousie et dans les rythmes marocains.
Une expérience inédite qui force respect et admiration des chanteurs marocains.