Kamal Daissaoui : Nous avons multiplié par dix le budget alloué aux activités culturelles

Libé : Depuis que vous êtes à la tête de l’Arrondissement de Sidi Belyout, on constate un intérêt grandissant pour la chose culturelle et artistique. Quelle  en est l’explication d’après vous?
 

Kamal Daissaoui : Je pense qu’il est tout à fait normal qu’un arrondissement qui  vise le travail de proximité s’intéresse à la chose culturelle. Hormis le fameux Festival de Casablanca, cette ville manque cruellement d’activités culturelles. Il est donc du devoir d’un arrondissement  d’avoir une animation culturelle tout au long de l’année.

Malgré le peu de moyens dont nous disposons, nous n’avons pas moins de deux festivals, le Printemps de Sidi Belyout et Ramadaniyat Sidi Belyout, en plus d’autres activités culturelles, dont la Semaine du théâtre. Nous essayons donc malgré le peu de moyens, de faire évoluer la chose culturelle.
 

Comment arrivez-vous à surmonter les obstacles matériels pour mettre sur pied des festivals de cette envergure?
 

Vous savez, les arrondissements ne disposent que d’une subvention accordée par le Conseil de la ville. Cette subvention est consacrée à un certain nombre d’activités essentielles pour le fonctionnement de l’Arrondissement, ainsi que d’autres priorités d’ordre social. Mais nous restons persuadés que l’activité culturelle est également une priorité. C’est ainsi que, depuis notre élection, nous avons multiplié par dix le budget alloué aux activités culturelles.   En effet, ledit budget était de 100.000 dirhams et nous avons pu le relever à 1 million de dirhams. Ceci dit, il faut bien reconnaitre  que les artistes, qu’ils soient écrivains, musiciens ou peintres, nous prêtent  vraiment main-forte, d’autant plus que leur collaboration relève presque du bénévolat.
 

Vous êtes actuellement à la 5ème édition du Printemps de Sidi Belyout. Est-ce que vous avez l’impression que le public réagit plutôt positivement à cette initiative?
 

Oui, j’en suis  tout à fait convaincu. Il faut dire que les activités culturelles suscitent un véritable engouement chez les Casablancais. Les habitants de l’ancienne Médina  et tous les Casablancais attendent avec impatience des événements artistiques et culturels comme Ramadaniyat Sidi Belyout ou le Printemps de Sidi Belyout.
 

L’ancienne Médina constitue pour vous un véritable cheval de bataille. Comment voyez-vous son avenir?
 

En fait, nous essayons d’avoir une politique digne de l’ancienne Médina. Je suis  moi-même un enfant de cette ancienne Médina et je suis très heureux de la voir se métamorphoser et de retrouver son lustre d’antan.  Et c’est le programme Royal de réhabilitation de l’ancienne Médina qui est, bien évidemment, à l’origine de cette métamorphose.

Après l’accomplissement de la première phase de ce  programme, l’ancienne Médina dispose actuellement d’un bon nombre d’infrastructures culturelles, à l’instar de la Maison de culture. Cette première phase a été également consacrée aux infrastructures de base,  comme l’éclairage public, l’assainissement, l’eau potable, le pavage de l’ensemble de l’ancienne Médina ou encore la restauration  de ses monuments.

A présent, et au cours de la seconde phase, nous allons essayer de générer des activités économiques, dans le but de pérenniser le travail qui a été réalisé.